AMOUR – Les
conseils de notre entourage sur nos
relations ont souvent le
don de
nous filer de l’urticaire. Seulement parfois, ces
petites graines qu’ils et elles plantent dans nos têtes en mal de recul peuvent s’avérer tout à fait salutaires. Des formules toutes faites ou plus personnalisées, qui vont finalement avoir un
impact non négligeable sur la façon dont on
analyse nos comportements, et ce qu’on peut bien faire de mal pour que nos
amours foirent autant.
On a voulu connaître celles qui vous ont fait changer, avancer, grandir. Alors on a demandé à dix d’entre vous de
nous les décrire.
Emma, 35 ans: “On n’est pas là pour convaincre qui que ce soit”
“Le truc auquel je pense tout de suite, c’est une phrase que m’ont souvent dite mes amies,
mais que mon
psy m’a aidée à vraiment réaliser: ce n’est pas ‘toi’. Pas ta faute si une
histoire ne fonctionne pas, que la personne qui te plaît ne veut pas être avec toi, ou que ton
aventure ne se transforme pas en
histoire d’amour. Ça ne veut rien dire sur ce que tu ‘vaux’, ce que tu es. Il ne faut surtout pas se remettre en question et se flageller à cause de ça.
Bien sûr, il arrive que certains aient des comportements destructeurs et qu’ils doivent bosser sur eux,
mais la plupart du
temps, si quelqu’un ne veut pas de toi, c’est juste que ce n’est pas la bonne personne pour toi, et il ne faut vraiment pas se dire qu’on n’est pas assez bien pour eux et qu’on ne vaut rien. On n’est pas là pour convaincre qui que ce soit. On est là pour
trouver notre binôme, quelqu’un qui
nous fera
nous sentir vraiment bien. Ça
date de quelques années,
mais j’aurais adoré le comprendre plus jeune au lieu de me torturer sur ce que je faisais de mal”.
Louise, 32 ans: “Le concept de la loi de l’esprit”
“Une amie proche m’a un jour initiée au concept de la ‘loi de l’esprit’. Pendant nos périodes de
célibat, on subit la
loi de l’esprit, qui fait qu’on garde la dernière personne qui a compté en tête. Et bien, ce n’est pas parce qu’on y pense qu’on est forcément folle amoureuse d’elle, c’est aussi souvent que ton esprit a besoin de meubler et garde le dernier mec, la dernière fille que tu as apprécié·e au premier plan.
À
partir du moment où j’ai compris ça, ça m’a permis de dédramatiser. On n’a pas laissé
partir le mec de sa
vie, c’est juste qu’il n’y a personne d’autre à ce moment-là et ton
cerveau te joue des
tours. Ça vaut aussi dans le
sens où si tu vois toujours un mec, impossible de te le sortir de la tête. Il faut
couper les ponts pour passer à autre chose.”
Maeva, 31 ans : “On ne sait si c’est l’homme de sa vie qu’à la fin”
“C’était il y a quelques années, j’étais séparée de mon copain avec qui j’avais passé presque dix ans,
car je n’étais plus sûre de moi. Je regardais
A Star is Born (que j’ai trouvé chiant soit dit en passant) et quand
Lady Gaga chante ‘
Don’t wanna know another kiss, Don’t wanna feel another touch’, ça m’a fait pleurer. Je me suis rendu compte qu’en fait, ça y est, j’avais fait le tour en m’amusant et que c’était lui que je voulais. Sauf que lui ne voulait plus de moi. Un déclic à l’issue peu positive sur le coup.
Heureusement, quelques mois plus tard, on s’est remis ensemble, et on a décidé d’acheter un
appartement à
deux. J’ai eu des doutes, je me suis demandé si c’était bien d’acheter avec lui
car je ne savais pas si c’était lui, l’homme de ma
vie? Et
la mère d’une amie m’a dit quelque chose que j’ai trouvé bien. ‘On ne sait si c’est l’homme de sa
vie qu’à la fin de sa
vie, pas avant de l’avoir vécue’. Dans
son exemple à elle, elle était persuadée que
son ex-mari était l’homme de sa
vie alors que pas du tout. Et ça m’a vraiment rassurée : on ne peut pas savoir à l’avance, il faut essayer et se lancer. Depuis, tout va bien.”
Thomas, 34 ans: “Ma sœur m’a aidé à changer de perspective”
“Je crois que le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est ma grande sœur qui vivait à
New York à l’époque. Ça faisait quelques mois que je n’étais plus avec mon
ex, j’étais à fond sur une autre fille et j’avais commencé à revoir une ancienne copine parce que la fille en question n’était pas du tout à fond sur moi. Je ne trouvais pas de boulot, je voyais les mêmes gens, je faisais les mêmes
soirées, donc je tournais en rond. Et ma grande sœur m’a dit: ‘Viens
vivre quelques mois à
New York chez moi’.
Ça a
été l’une des meilleures
expériences de ma
vie et c’est là où j’ai rencontré ma copine, avec qui je suis depuis six ans. Ce n’est pas tant
New York en elle-même qui m’a aidé que le fait de changer de perspective. Et aussi, de sortir de la pression sociale.
Car en débarquant dans une nouvelle
ville sans connaître personne, tout le
monde se fiche de ce que tu fais au
quotidien, et ça m’a libéré. Au point que j’étais dans un état d’esprit beaucoup plus adapté à rencontrer quelqu’un”.
Gabrielle, 27 ans: “J’ai pu faire confiance en l’amour que les gens me portent”
“Il y a quelques années, je discutais avec ma
psy de ma
vie sentimentale et des
relations qui m’attristaient profondément. Elle a analysé que, plutôt que les comportements d’ex-copains, c’était à cause de
ma peur de l’abandon que j’avais aussi mal. Je ne souffrais pas de la
perte d’une personne dans mon
quotidien,
mais plutôt de ce qu’être quittée ou déçue renvoyait à mon
histoire personnelle. Le fait d’avoir mis le doigt là-dessus m’a permis de prendre du recul sur mes amours, et leur importance.
Plus tard, ça a eu une réelle répercussion dans mes
relations, et pas uniquement amoureuses. J’ai pu remettre en perspective ce que je ressentais. Réaliser que ces émotions étaient parfois disproportionnées par
rapport aux agissements des personnes. En fait, ça m’a appris à faire
confiance en l’amour que les gens me portent.”
Mélodie, 24 ans: “Tu n’as pas envie d’être avec quelqu’un qui ne veut pas de toi”
“Je passais par un énième échec amoureux que j’avais du mal à avaler, et mon frère m’a dit un truc que j’ai vécu comme une illumination. ‘Si quelqu’un ne veut pas être avec toi, il ne faut pas se torturer parce que toi non plus, tu n’as pas
envie d’être avec quelqu’un qui ne veut pas être avec toi’. J’étais célibataire à l’époque, je venais tout juste de me séparer de mon
ex, et ça m’a aidée à mieux
vivre cette rupture-là.
Plus tard, ça m’a aussi permis de mieux encaisser les quelques râteaux que j’ai enchaînés avant de rencontrer mon copain. J’ai réalisé que l’important, c’était ce que moi je voulais et je n’avais pas à me plier aux autres pour leur plaire”.
Étienne, 26 ans: “J’ai compris que tout ne pouvait pas être rationalisé”
“Il y a
deux ans, j’avais du mal à construire une
relation stable. J’allais d’histoire en
histoire, aucune ne fonctionnant réellement. J’habite en
Angleterre et comme mes ‘copines’ finissaient toujours par
partir du
pays, je me convainquais que c’était la distance qui était à l’origine de ces
échecs. Quand j’ai parlé de ça à ma
psy, elle m’a confrontée au fait que j’utilisais certainement l’argument de la distance pour expliquer plein de choses qui ne marchaient pas. Et ça a un peu
été une
épiphanie, ça m’a fait réaliser que je cherchais à tout
prix à ce qu’il y ait un enchaînement de causes à effet clair. À tout rationaliser.
On est abreuvés de récits, de
films, de
séries, de
livres, où tout est linéaire et tout a un
sens. Et ce n’est pas vrai. Souvent, les choses sont plus troubles. Trouver des raisons à tout – et surtout à ce qui ne fonctionne pas, ce qui
nous blesse – n’est pas toujours une bonne approche. Parfois, ça ne
marche pas et c’est comme ça. On ne peut pas toujours avoir de ‘clôture’ déterminée de chaque
rencontre, de chaque
relation. Aujourd’hui je laisse plus les choses se passer comme elles sont, sans chercher à me poser de
questions, je ne suranalyse plus tout. Et c’est libérateur.”
Stéphanie, 33 ans: “Ma tante m’a poussée à accepter au lieu de haïr”
“Ma tante m’a dit, quand j’étais complètement paumée et que je souffrais de mes
relations présentes et passées, que je ne devais pas essayer de comprendre. Qu’il ne fallait pas haïr
mais plutôt accepter, remercier et transformer les énergies négatives. À
partir du moment où j’ai vu les choses différemment, où j’ai compris qu’il s’agissait en fait de prendre soin de moi et d’accepter de m’aimer, j’ai pu prendre les bonnes décisions.”
Madeleine, 30 ans: “Mon gynéco m’a encouragée à m’écouter”
“Après ma
séparation avec mon copain de longue
date, c’est mon gynéco qui m’a secoué les puces. Il m’a dit que si je n’avais pas
confiance en moi sur le fait que je pouvais faire de
nouvelles rencontres, que je me persuadais que ça prendrait du
temps d’être heureuse, que si je m’apitoyais sur mon sort et sur une
rupture à 26 ans, personne n’aurait
envie d’être autour de moi. À l’époque, je ne dormais plus la
nuit, je faisais de
l’anxiété, des crises de panique. Il m’a dit : ‘Vous pourriez prendre des demi Xanax pour dormir oui,
mais ce n’est pas ça votre souci. C’est votre
peur de la solitude’.
À voir également sur Le HuffPost: Comment cette avocate a pris conscience des stéréotypes sur le handicap après un amour de jeunesse
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