2022 : le risque politique
Nous voilà en situation de pandémie pour la troisième année consécutive. Mais, paradoxalement, au moment où les épidémiologistes nous annoncent un pic de contaminations dues au variant Omicron en janvier, le virus fait de moins en moins peur à l’économie. Ce qui a été perdu en matière de production l’est définitivement, mais la France devrait retrouver cette année son niveau de production d’avant-crise.
Il n’y a pas « d’effet cicatrice », emplois et équipements ont été préservés, les entreprises continuent à investir et à créer des emplois, la pandémie ne nous tire pas globalement et durablement vers le bas. Sauf apparition d’une nouvelle forme incontrôlable du virus, ce n’est pas là que se trouve le plus grand risque pour notre avenir.
L’inflation sous contrôle
Est-ce alors l’inflation ? Le chiffre américain a de quoi impressionner : 6,9 % de hausse générale du niveau des prix sur un an fin novembre. Ce qui a incité la banque centrale américaine à indiquer mi-décembre qu’elle accélérait le retrait de son soutien à l’économie et qu’elle monterait son taux directeur plus rapidement que prévu en 2022. Les marchés prévoient une hausse autour de 1,2-1,5 %, un niveau faible. Et c’est tant mieux, car les conditions financières aux Etats-Unis ont des répercussions sur l’Europe.
Si ce scénario se réalise, les Etats-Unis auront réussi le début de la sortie du quantitave easing : retrait progressif sans forte hausse des taux d’intérêt et avec une maîtrise du coût du crédit.
De son côté, la Banque centrale européenne va encore largement intervenir cette année et les hausses de taux ne sont pas prévues avant 2023. L’indice des prix dans la zone euro progresse de 4,9 % fin novembre et de 2,8 % en France pour une prévision à 2,7 % à la fin du premier semestre 2022, selon l’Insee, et sous la barre des 2 % (1,7 % hors énergie) à cet horizon. Sous contrôle.
Cette continuité des droites emmène la France vers plus d’inégalités
Reste le risque politique, celui de l’élection présidentielle. Face à un quinquennat marqué par l’injustice et la remise en cause des droits sociaux, la gauche, dans sa diversité, voudrait plus de justice sociale en taxant les très riches pour soutenir les plus pauvres et souhaite un choc d’offre et de demande par un investissement massif dans les renouvelables. A ce stade, elle reste inaudible.
En face, on est frappé par la proximité économique entre Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Eric Zemmour : travailler plus pour produire plus, recul de l’âge de la retraite, baisse des cotisations sociales et des impôts, surtout en faveur des entreprises, nucléaire à foison. Cette continuité des droites emmène la France vers plus d’inégalités, une industrie à l’ancienne soutenue par ses béquilles fiscales et une nucléocratie incapable de répondre, maintenant, à l’urgence climatique. C’est le risque principal de 2022.
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