8 questions simples sur le masque
Mathilde M.
5 minutes
đ· L’astrophysicien AurĂ©lien Barrau a un message pour les anti-masques, et il ne mĂąche pas ses mots : « La dĂ©sobĂ©issance civile est un geste fort. Il y a peu, des milliers de scientifiques ont appelĂ© Ă y recourir face Ă la catastrophe Ă©cologique en cours. C’est, Ă ma connaissance, sans prĂ©cĂ©dent. D’autres causes immenses mĂ©ritent sans doute que soit envisagĂ©e cette forme radicale de rĂ©sistance. Il y a lĂ matiĂšre Ă penser et Ă agir. Avec solennitĂ©. Mais comment n’ĂȘtre pas triste de constater que le refus des gestes sanitaires de base – qui ne sont qu’un infime effort d’intelligence collective Ă©lĂ©mentaire – soit aujourd’hui revendiquĂ© comme une telle rĂ©sistance ? Il me semble que cette obstination Ă mettre en danger la vie d’autrui relĂšve en rĂ©alitĂ© plutĂŽt de la bouderie presque obscĂšne d’un enfant gĂątĂ© paranoĂŻaque qui ne veut rien, jamais, sacrifier de son confort. FĂ»t-ce au prix de la mise en danger dĂ©libĂ©rĂ©e de la vie d’autrui. Et, une derniĂšre fois, pour rappel : 1) « Masquer » la population ne fait pas les affaires de l’Ătat : rien ne fait plus peur Ă une sociĂ©tĂ© de contrĂŽle que des citoyens non identifiables ! 2) Nous avons rĂ©clamĂ© – Ă juste titre – ces masques quand ils manquaient. Refuser de les utiliser, en espace clos, quand ils sont disponibles est totalement incohĂ©rent. 3) Nombreux sont ceux qui dĂ©noncent les enjeux de pouvoir et d’argent des laboratoires pharmaceutiques. Raison de plus pour endiguer l’Ă©pidĂ©mie Ă moindre frais et sans mĂ©dicament ! MĂȘme les plus « conspirationnistes » ne peuvent nier que le port du masque n’enrichira aucune puissance occulte… 4) Que le virus soit plus petit que les mailles du masque ne dit Ă©videmment pas que ces derniers ne servent Ă rien : les gouttelettes qui portent une bonne partie des agents pathogĂšnes sont arrĂȘtĂ©es. 5) Oui, il y a d’autres maladies graves actuellement Ă l’oeuvre dans le monde. Et alors ? Que la seconde guerre mondiale ait Ă©tĂ© plus meurtriĂšre que la premiĂšre signifie-t-il que cette derniĂšre soit anodine ? 6) Oui, nous pouvons – et c’est mon cas ! – avoir de nombreux griefs contre ce gouvernement et sa politique. Et alors ? En quoi cela nous autorise-t-il Ă mettre en danger la vie des plus fragiles ? Nous « entretuer » fragiliserait-il le pouvoir en place ? 7) J’ai souvent lu ces derniers jours que « bien respirer est essentiel Ă la santé ». Certes. Bien boire aussi. Pour autant, quand l’eau de la mare est empoisonnĂ©e mieux vaut se retenir quelques minutes et aller Ă une source pure, non ? 8 ) Nây a-t-il pas une forme dâarrogance assez stupĂ©fiante Ă penser que les experts nâont rien compris et que des analyses ne reposant sur aucune compĂ©tence spĂ©cifique sont Ă©videmment celles auxquelles donner crĂ©dit ? Comme si tout nâĂ©tait quâaffaire de sondage, dâopinion et de choix personnel. 9) Refuser d’obĂ©ir aveuglĂ©ment est sans doute une posture intĂ©ressante. Il y a tant de lois et de schĂšmes d’oppression Ă contester… Pourquoi manifester ce « courage » face Ă ce qui relĂšve, justement, du soucis Ă©lĂ©mentaire de la santĂ© d’autrui ? C’est un contresens radical. 10) Il n’y a aucune lĂ©gitimitĂ© Ă craindre une « nouvelle normalité ». De mĂȘme que le confinement chez soi a Ă©tĂ© levĂ© dĂšs que possible (ralentir l’Ă©conomie ne fait jamais les affaires de l’Ătat), le port du masque (toujours terrifiant pour les forces de police) ne durera Ă©videmment pas. L’Ă©mergence d’une sociĂ©tĂ© de contrĂŽle assez terrifiante est possible et doit, Ă mon sens, ĂȘtre combattue. Mais, justement, c’est l’inverse qui a lieu ici ! 11) Certains se vantent de n’avoir pas peur. Soit. La disposition psychologique de chacun est parfaitement lĂ©gitime. Mais n’avoir pas peur des armes Ă feu n’autorise pas Ă tirer dans le tas. Tout est lĂ . 12) Il n’y a vraiment rien de rĂ©volutionnaire ou de transgressif Ă nier les vĂ©ritĂ©s mĂ©dicales dans un geste d’Ă©goĂŻsme assumĂ© qui prend la forme exacerbĂ©e de l’individualisme dominant du monde contemporain. 13) Et mĂȘme si, de façon extrĂȘmement improbable, le masque s’avĂ©rait essentiellement inutile, l’infime effort ne mĂ©ritait-il pas d’ĂȘtre tentĂ© ? Mettre en regard ce dĂ©risoire inconfort (l’occident oublie si souvent les vĂ©ritables maux de ce temps) face Ă la possibilitĂ© d’une vie sauvĂ©e ne clĂŽt-il pas immĂ©diatement le dilemme ? 14) Franchement, face Ă la souffrance des malades intubĂ©s, face aux 600 000 morts – ici et ailleurs -, le refus de l’infime effort dont il est ici question n’a-t-il pas quelque chose d’indĂ©cent ? Comme symptĂŽme de l’oublie dĂ©finitif de tout soucis du bien commun. »
ds9ne
Laisser un commentaire