Une période charnière pour l’extrême droite française
À l’approche de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, le paysage politique français se trouve en effervescence, notamment du côté du Rassemblement National (RN) et de ses dirigeants. Jordan Bardella, président du RN, exprime son étonnement face à l’engouement radiophonique de son camp, comparant la situation à « une course pour se prendre en photo devant Donald Trump ». Ce phénomène soulève des questions sur l’image que le parti souhaite projeter tout en se rapprochant d’une figure aussi controversée.
Les souvenirs d’une première rencontre manquée
En 2017, Marine Le Pen, la figure emblématique du RN, avait cherché à rencontrer Donald Trump à New York, mais la tentative n’avait pas abouti. Cet échec a marqué une époque où la stratégie du RN était davantage axée sur les relations avec les leaders populistes à l’étranger. Le besoin d’affichage médiatique au côté de Trump a semblé primordial à l’époque pour consolider le lien entre les deux partis. Les temps changent et les priorités aussi.
Une stratégie plus discrète pour 2025
Pour l’investiture de cette année, le RN a choisi une approche différente. Au lieu d’envoyer des figures de proue comme Bardella ou Le Pen, la délégation se compose de dirigeants moins médiatisés :
- Louis Aliot – Maire de Perpignan
- Julien Sanchez – Eurodéputé
- Alexandre Sabatou – Député de l’Oise
Cette décision vise à éviter de donner l’impression que le RN se préoccupe de sa propre image au détriment des préoccupations nationales.
Une représentation mêlée et mesurée
Ces élus se joindront à une délégation plus large, celle des Patriotes pour l’Europe, UEN auprès du Parlement Européen. En optant pour cette “discrétion”, le RN entend démontrer qu’il est conscient des crises auxquelles la France fait face, refusant ainsi de se livrer à des réjouissances qui pourraient paraître superficielles. Alexandre Sabatou a affirmé que « cela aurait été malvenu d’aller fanfaronner lors d’une cérémonie pas franchement prioritaire pour les Français ».
Les enjeux électoraux en toile de fond
Cette prudence stratégique du RN pourrait aussi s’expliquer par un besoin d’alignement avec l’opinion publique. Le parti fait face à une réalité difficile sur le terrain, avec la montée des préoccupations économiques et sociales qui dominent le débat. En évitant le grand spectacle, le RN tente ainsi de montrer qu’il est un acteur sérieux de la politique, soucieux de ses ancêtres électoraux tout en restant lié à une influence internationale.
La dynamique d’un rapprochement complexe
Ce rendez-vous avec Donald Trump est révélateur d’un rapport complexe entre le RN et l’extrême droite américaine. Même si une distance stratégique s’amorce, le RN continue d’être influencé par les valeurs et le style populiste du milliardaire. Les enjeux sont multiples : se montrer relevé tout en restant ancré dans les préoccupations des Français. La dynamique de cette relation continue d’évoluer, incitant à s’interroger sur l’avenir du RN au-delà de cette investiture.
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