Bruno Retailleau face à l’Aide Médicale d’État
Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé récemment son intention d’opérer des modifications sur l’Aide Médicale d’État (AME). Ce dispositif, concédé aux ressortissants étrangers en situation irrégulière en France, leur permet de bénéficier des soins médicaux. Le ministre a déclaré : « On y touchera », signifiant une volonté d’ajuster ce programme dans le cadre des projets de loi de financement de la Sécurité sociale.
Un Rapport Controversé
Retailleau a invoqué le rapport Evin-Stefanini, publié en fin d’année 2023, qui qualifierait l’AME d’« encouragement à la clandestinité ». Ce rapport, rédigé par l’ancien ministre Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, suggère une révision du panier de soins accessible via l’AME. En parallèle, il met en avant la nécessité de protéger la santé publique en évitant la maladie chez les migrants clandestins, pointant ainsi vers un équilibre délicat entre santé publique et contrôle migratoire.
Les Opinions Divergentes
Dans le paysage politique actuel, les opinions sur l’AME varient grandement. La droite, épaulée par l’extrême droite, milite pour une réduction substantielle des soins accessibles via l’AME, tandis que la gauche et une partie du centre soutiennent vigoureusement ce dispositif. Cette division se reflète également dans le vote du Sénat en décembre 2024, où une diminution de 200 millions d’euros du budget de l’AME a été approuvée, faisant passer le budget total à 1,3 milliard d’euros.
L’Aide Médicale d’État : Qui en bénéficie ?
L’AME est réservé aux personnes en situation irrégulière vivant en France depuis plus de trois mois et se trouvant en situation financière précaire. Ce dispositif est essentiel pour garantir l’accès aux soins de santé pour ces individus, permettant ainsi une prise en charge médicale, même en dehors des conditions habituelles du système de sécurité sociale.
Politique Migratoire : Vers un Retour en Arrière ?
Bruno Retailleau n’a pas seulement abordé l’AME, mais s’est également concentré sur la politique migratoire générale en appelant à l’abolition du droit du sol à Mayotte. Bien qu’il aspire à ce changement, il a reconnu que le contexte politique actuel ne facilite pas cette démarche. Il a ajouté que des révisions doivent aussi se faire concernant le droit du sol en métropole, affirmant que cela devrait découler d’un acte volontaire plutôt que d’une automaticité.
Retour vers une Législation Ancrée dans la Tradition
Retailleau envisage un retour aux dispositions de la loi adoptée par l’ex-ministre Charles Pasqua en 1993, qui soumettait l’obtention de la nationalité française à une déclaration préalable. Une telle mesure viendrait renforcer les contrôles et repenser l’acquisition de la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers. La mise en œuvre d’un tel encadrement législatif serait un point crucial dans le débat sur l’intégration et la gestion des flux migratoires en France.
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