“Quand vous regardez des animés ou lisez des mangas et qu’il n’y a qu’un seul personnage noir, il ne sera jamais sous son meilleur jour. Je trouvais ça dommage d’avoir cette image un peu dégradante. C’est là que je me suis dit qu’on allait créer notre propre oeuvre, en mettant en avant cette culture et notre histoire”, confie Michael Damby au HuffPost.
“The Last Kamit” est inspiré de faits, de lieux et de personnages réels, mettant ainsi la culture africaine au coeur de l’histoire. Le récit tourne autour de la philosophie Ubuntu, un mode de vie nourri par la contribution de chacun dans la société.
Dans cette Afrique fictive, les personnages sont sous le pouvoir de la flamme d’Ubuntu protégés par les Kamits, qui va arriver au pouvoir des humains. Le monde va alors attendre celui qui viendra les sauver, nommé The Last Kamit.
Se reconnaître dans les personnages
La culture des mangas a fait partie intégrante de la vie des deux auteurs. Mais en grandissant, quelque chose n’allait plus.
“Nous nous sommes rendu compte que nous n’arrivions plus à nous identifier à nos personnages préférés, car aucun d’eux ne nous ressemblait au niveau du physique.”
Alors dans “The Last Kamit”, ils mettent un peu plus d’eux dans leur histoire. “On a mis différentes typologies physiques, différents traits de caractère, différents milieux sociaux, ou encore même dans la façon de parler, on se reconnaît plus au quotidien à travers l’oeuvre.”, explique Michael Damby.
Le but de cet afro-manga est de promouvoir cette culture. “En matière de représentation et d’inclusivité, il était essentiel que tous les personnages gentils comme méchants soient à leur avantage. En Afrique il y a des histoires et des légendes qui sont tout aussi grandes et importantes en aventures que celles qu’on connaît déjà.”
“Le format d’un comics, l’esprit d’un Shonen”, c’est de cette façon que l’oeuvre se qualifie. D’un côté l’exemple des bandes dessinées américaines, de l’autre la culture japonaise. Dans les Shonen traditionnels, la notion de dépassement de soi est au coeur de l’histoire. Chaque personnage fait face à des épreuves qui le feront évoluer.
C’est ce que Michael Damby veut transmettre. “L’afro-manga c’est aussi une marque de fierté, on est fier de qui nous sommes. Cette Afrique qui est fictive et réelle en même temps permet d’embraser notre oeuvre et qui nous sommes complètement.”
Faire différemment des autres
Ce qui devait être à l’origine un jeu vidéo s’est alors transformé en projet de manga. Mais ce n’est pas tout. Michael Damby a beaucoup d’autres idées.
“On a le projet de le développer en animé et de créer tout un univers comme Marvel avec différents personnages, histoires et aventures qui se racontent à travers plusieurs oeuvres.”
Comparé à la traditionnelle bande dessinée japonaise où les dessins sont en noir et blanc, “The Last Kamit” sortira en couleur. “On a beaucoup de choses à raconter, on espère que ça va durer sur plusieurs générations comme ‘Dragon Ball Z’ou ‘Naruto’”, confie le co-auteur.
Le point crucial dans toute cette aventure est avant tout permettre aux lecteur.trice.s racisé.e.s de se retrouver dans ce récit.
“Le but c’est que les enfants et adultes racisés trouvent dans cette histoire des choses qui leur ressemblent pour leur permettre d’aller vers l’acceptation de soi. À cause de certains modèles, tout le monde n’y arrive pas forcément car qu’importe qui nous sommes, nous devons tous nous accepter.”
Michael Damby conclut: “C’est ça l’esprit du Shonen, c’est savoir toujours se relever. On veut partager une oeuvre qui inspire les lecteurs en montrant la diversité de l’Afrique, que ce soit toutes les communautés de diasporas qui n’ont pas l’habitude de se reconnaître.”
Pour sa sortie prévue le 15 septembre 2020, “The Last Kamit” prévoit encore de nombreuses aventures.
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