Le parquet a ouvert cette enquête, confiée à la police judiciaire parisienne, le 10 juillet, sur la base d’un signalement adressé en février par Osez le féminisme, les Effronté-es et le mouvement du Nid, qui relayaient les témoignages d’actrices assurant avoir été contraintes à des “pratiques sexuelles ‘hors normes et douloureuses’ alors qu’elles n’étaient pas consentantes”, selon 20 Minutes.
Ce signalement avait suivi la diffusion en février par le site Konbini d’une vidéo intitulée “les coulisses sordides du porno amateur”, dans laquelle deux femmes témoignaient de ces pratiques.
“J’avais dit pas d’anal, on m’a proposé de le faire, j’ai dit non (…) et pendant l’une des scènes ils ont quand même essayé contre mon gré”, y racontait l’une d’elles, “Nailie”. “T’as peur, vraiment t’oses pas dire non, t’es devant la production, les acteurs, et t’es complètement seule. Donc non, tu dis pas non”.
“Jacquie et Michel est une plateforme de diffusion de vidéos produites par des professionnels et dans lesquelles on va entretenir une esthétique amateur”, a expliqué à l’AFP le journaliste Robin d’Angelo.
“Un signal fort envers cette industrie”
Dans un livre-enquête intitulé “Judy, Lola, Sofia et moi”, il a raconté son infiltration dans l’industrie du porno amateur et dénoncé l’absence récurrente de consentement et le non-respect du droit du travail.
“La société titulaire de la marque Jacquie et Michel s’est organisée pour être le moins possible responsable de la production vidéo, elle se limite à diffuser du contenu qu’elle achète à des producteurs”, a-t-il détaillé.
“En général, il n’y a pas de contrat de travail, seulement une cession du droit à l’image pour des sommes comprises entre 250 et 300 euros”, a poursuivi le journaliste, tandis que des acteurs sont rémunérés pour attirer de nouvelles actrices.
Ces témoignages et cette enquête “sont pour nous un signal fort envers cette industrie qui exploite et violente un grand nombre de femmes”, s’est félicitée auprès de l’AFP Claire Quidet, présidente du mouvement du Nid, association qui milite pour l’abolition de la prostitution.
“Parmi les personnes que nous recevons, il y en a de plus en plus qui sont ou ont été actrices dans l’industrie pornographique, pour raconter ce qu’elles subissent”, a-t-elle ajouté, car “un moment elles comprennent que ce qu’elles ont vécu et subi n’est pas normal”.
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