Samedi 10 octobre, plusieurs rassemblements organisés par le collectif d’associations Marchons Enfants, dont la Manif pour tous, ont eu lieu en France contre “la PMA sans père” adoptée dans le cadre de la loi bioéthique.
À Paris, plusieurs photos prises par un photojournaliste du Parisien ont provoqué la controverse et valu de vives critiques à la préfecture de police. Sur les clichés, on voit deux hommes qui s’embrassent au milieu foule, puis immobilisés à terre, avant d’être exfiltrés par des policiers.
“Jointe par Têtu, la préfecture de police estime que ces baisers représentaient un trouble à l’ordre public”, titre alors le magazine en publiant la réponse des autorités.
Rapidement, la réponse attribuée à la préfecture suscite l’indignation, y compris au sein de la sphère politique. “Les motifs invoqués par la préfecture de police sont inacceptables et inadmissibles. Depuis quand s’embrasser sur la voie publique nécessite une déclaration en préfecture et est source de troubles à l’ordre public?”, s’émeut l’association de défenses LGBT Flag.
Mais, la préfecture de police, mise en cause, a nié avoir exfiltré les deux hommes parce qu’ils s’embrassaient, dénonçant une “interprétation fallacieuse” du magazine.
“La police n’intervient que lorsque des personnes sont prises à partie”, écrit la préfecture sur Twitter, sous-entendant que tel était le cas lors de la manifestation. Une version que confirment Alexandre et Richard, les deux hommes sur les photos, joints par le service CheckNews de Libération.
“Ils nous ont sauvé la vie”
Les deux intéressés, militants d’Extinction Rebellion, ont indiqué être venus au rassemblement pour y mener “une action”: s’embrasser devant les caméras installées sur place. Ils ont alors été interpellés par le service d’ordre de la Manif pour tous. “On a à peine eu le temps de commencer à s’embrasser que le service d’ordre nous est tombé dessus. J’ai été mis au sol, la personne qui filmait aussi”, explique Alexandre.
Contactée par CheckNews, la Manif pour Tous a confirmé l’intervention de son service d’ordre, la justifiant par une tentative des deux hommes de monter sur le podium. Ce que démentent les intéressés.
Richard explique de son côté avoir “frappé” le membre du service d’ordre qui “essayait d’étrangler” son ami. “La police est arrivée pour nous séparer. En vrai, ils nous ont sauvé la vie et je dis pas ça souvent au sujet des flics… Ils nous ont exfiltrés et protégés du service d’ordre”, raconte-t-il.
Après un contrôle d’identité, les deux hommes ont été relâchés. Ils envisagent de porter plainte contre le service d’ordre de la Manif pour tous.
L’article de Têtu a depuis été mis à jour, avec le correctif de la préfecture de police.
.@TETUmag NON la @prefpolice ne considère pas des baisers comme étant un trouble à l’ordre public. Votre interprétation est fallacieuse.
La police n’intervient que lorsque des personnes sont prises à partie. https://t.co/Y6d2cVwwWe— Préfecture de Police (@prefpolice) October 13, 2020
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