“Affreux que Twitter et Facebook aient retiré l’article sur les courriels (…) liés à Joe Biden l’endormi et son fils, Hunter, dans le New York Post”, a-t-il déclaré sur Twitter. “Ce n’est que le début pour eux”, a-t-il ajouté, affirmant qu’il n’y avait “rien de pire qu’un responsable politique corrompu”.
So terrible that Facebook and Twitter took down the story of “Smoking Gun” emails related to Sleepy Joe Biden and his son, Hunter, in the @NYPost. It is only the beginning for them. There is nothing worse than a corrupt politician. REPEAL SECTION 230!!! https://t.co/g1RJFpIVUZ
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 14, 2020
Ces messages relancent des accusations lancées contre Joe Biden par le camp de Donald Trump, selon qui il aurait aidé le groupe gazier ukrainien Burisma à échapper à des enquêtes pour corruption. Hunter Biden a siégé de 2014 à 2019 au conseil de surveillance de la société.
Joe Biden a toujours nié avoir discuté avec son fils de ses activités à l’étranger quand il était au pouvoir.
L’un des dirigeants de Facebook, Andy Stone, a mis en doute la véracité des e-mails et annoncé que les informations du quotidien allaient faire l’objet d’une vérification. En attendant ses résultats, leur visibilité serait réduite sur la plateforme, a-t-il indiqué.
Twitter a également confirmé à l’AFP avoir empêché la diffusion, même si le Jack Dorsey a reconnu que la censure de l’article et des tweets le relayant, “sans contexte explicatif sur les raisons de ce blocage” était “inacceptable”.
Par la suite, la plateforme a expliqué sa décision: “L’article contient des images avec des informations privées, comme des adresses e-mail et des numéros de téléphone, qui enfreignent nos règles”, a indiqué le réseau. L’article contient aussi des éléments piratés, or, depuis 2018, le règlement de Twitter “interdit l’utilisation de nos services pour distribuer des contenus obtenus sans autorisation.”
“Nous ne voulons pas encourager le piratage en autorisant la diffusion de documents obtenus illégalement”, continue l’entreprise basée à San Francisco, qui admet cependant “avoir encore du travail” pour clarifier l’application de ses propres règles. Twitter a rappelé que discuter de l’article n’était pas interdit, seulement le partage des documents.
“Machine de propagande”
Dans un éditorial, le journal, l’un des quotidiens les plus lus dans le pays, a dénoncé la “censure de Facebook pour aider la campagne de Joe Biden”. “Censurez d’abord, poser les questions après: c’est une attitude scandaleuse pour l’une des plateformes les plus puissantes aux États-Unis”, poursuit l’éditorial, accusant Facebook d’être devenu “une machine de propagande”.
Le sénateur républicain Josh Hawley a dénoncé la “partialité” de Facebook et un blocage “semble-t-il sélectif” d’un article sur “un acte potentiellement contraire à l’éthique d’un candidat à la présidence”.
Le New York Post affirme s’être procuré une copie du disque dur d’un ordinateur portable laissé pour réparation par Hunter Biden dans un magasin du Delaware, fief de Joe Biden, en avril 2019. Sans nouvelle de son propriétaire, il aurait remis l’ordinateur au FBI quelques mois plus tard, après avoir fait une copie du disque dur qu’il aurait transmis à l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani. Celui-ci l’aurait ensuite fourni au journal.
Un message prouverait notamment, selon le quotidien, qu’il a présenté à son père un responsable de Burisma. Le 17 avril 2015, Vadim Pojarskïi, un membre de la direction du groupe Burisma, remercie Hunter Biden d’une invitation à Washington lui “donnant l’occasion de rencontrer votre père et de passer du temps ensemble”.
L’affaire ukrainienne, au cœur du procès en destitution
Sans démentir l’existence de l’ordinateur ou des messages qu’il contient, un porte-parole de Joe Biden, Andrew Bates, a affirmé qu’il n’avait pas rencontré M. Pojarskïi, selon son programme officiel de l’époque. Un ancien conseiller de Joe Biden, Amos Hochstein, a assuré au site Politico n’avoir “jamais entendu parler” de cette personne.
Andrew Bates a accusé Rudy Giuliani d’avoir déjà propagé des “théories du complot discréditées”.
Joe Biden, qui appuyait des réformes en Ukraine, avait obtenu en mars 2016 le limogeage du procureur général ukrainien Viktor Chokine, qui avait ouvert des enquêtes anti-corruption contre Burisma. Son départ était également demandé par l’Union européenne et le FMI qui dénonçaient ses piètres résultats contre la corruption.
Mais pour Donald Trump et ses partisans, ce limogeage était destiné à protéger Hunter Biden.
Burisma a été au centre du procès historique en destitution visant Donald Trump, accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour que Kiev enquête sur Joe Biden et les activités commerciales de Hunter. Le président américain a été acquitté en février.