La préfecture a annoncé dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 décembre qu’un nouvel élevage avait été contaminé par une “influenza aviaire hautement pathogène H5N8” dans ce département des Landes où “la maladie progresse”.
Ce nouveau foyer, identifié dans la commune de Saint-Geours-de-Maremne, a été confirmé par le laboratoire national de référence de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), a précisé la préfecture dans un communiqué.
Cette commune se trouve dans le sud-ouest du département, non loin de Bénesse-Maremne, où un premier cas avait été confirmé en début de semaine dans un autre élevage dont les quelque 6000 canards ont été abattus.
La préfecture rappelle que “les personnes par leurs tenues, (vêtements, bottes…), les roues de véhicule, le matériel peuvent être porteurs du virus après avoir été en contact avec des oiseaux infectés, domestiques ou sauvages”.
Elle appelle aussi ”à la plus grande vigilance de tous les acteurs, notamment les éleveurs, les promeneurs, les chasseurs, les propriétaires particuliers de basses-cours, les autres détenteurs d’oiseaux et les vétérinaires pour tout mettre en œuvre afin de se protéger contre la propagation de ce virus”.
Pour tenter d’isoler la progression du virus, non transmissible à l’homme, la préfecture a placé une douzaine de communes dans une “zone de protection” tandis qu’une zone de surveillance plus étendue en inclut davantage.
Lors de l’annonce du premier cas, la préfecture avait expliqué que la “zone de protection” incluait les communes situées dans un rayon de 3 km et la “zone de surveillance” un rayon de 10 km autour de l’élevage contaminé.
Oiseaux migrateurs soupçonnés
Dans la première zone, avait détaillé la préfecture, les services sanitaires vont effectuer des prélèvements obligatoires dans toutes les exploitations et les basses-cours. Dans la seconde, cette obligation ne porte que sur les élevages de canards. Dans les deux zones, les mouvements d’animaux sont interdits, tout comme la chasse au gibier à plumes.
De premiers cas français de H5N8 avaient été détectés en novembre dans des animaleries, en Corse et dans les Yvelines, livrées en oies par un particulier du Nord.
Plusieurs cas de cette maladie, hautement contagieuse et mortelle pour les oiseaux, ont aussi été confirmés dans la faune sauvage, notamment une oie bernache en Loire-Atlantique et trois cygnes en Meurthe-et-Moselle.
Le virus circule activement par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs et cette zone des Landes est située dans un couloir migratoire. Pour le premier cas, la préfecture des Landes avait d’ailleurs invoqué “une suspicion de contamination par la faune sauvage”.
Ce “retour” du H5N8 renvoie les éleveurs de canards de la filière gras du Sud-Ouest aux crises des hivers 2015/16 et 2016/17, quand des épizooties de grippe aviaire avaient engendré des abattages massifs : plus de 25 millions de canards (sur quelque 35 millions élevés en France) lors de la première crise, 4,5 millions lors de la deuxième.
La propagation du virus intervient alors que la profession connaît déjà des difficultés en raison de l’épidémie de Covid, qui a fermé les restaurants et supprimé les réunions familiales et festives. Et ce, à quelques semaines des fêtes de fin d’année, pic de consommation d’une filière dont les débouchés se répartissent à 40% en grande distribution, 40% en restaurants et le reste à l’export.
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