Car il n’y avait pas d’exception pour les fêtards de la Saint-Sylvestre, quelque 100.000 policiers et gendarmes étant mobilisés dans le pays pour faire strictement respecter l’interdiction de sortie et de déplacement imposée, sauf exceptions, entre 20 heures et 6h pour lutter contre l’épidémie de covid-19.
L’entourage du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est même réjoui à la mi-journée d’une nuit “globalement calme qui s’est bien passée, malgré les craintes que l’on pouvait avoir”. Mais il y a tout de même eu plusieurs cas de violences dans le pays. L’entourage du ministre a ainsi déploré de “nombreuses” prises à partie des forces de l’ordre, notamment par des tirs de mortiers d’artifices.
Poste brulée, arrêts de bus détruits et feux d’artifice
Ainsi à Bordeaux, dans le quartier des Aubiers,où un bureau de poste a été brûlé et plusieurs arrêts de bus détruits. Les forces de l’ordre y ont essuyé “une pluie de tirs de mortiers d’artifice et de projectiles en tous genres”, a indiqué une source policière, faisant état d’incidents “particulièrement intenses”. Il n’y a eu ni blessé, ni interpellation, a-t-elle toutefois précisé.
Des échauffourées de même ordre ont été signalées à Calais, à Toulouse, où les forces de l’ordre ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes dans le quartier du Mirail, et dans la petite couronne parisienne notamment à Limeil-Brévannes et Arcueil, dans Val-de-Marne, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, à Villemomble et Noisy-le-grand, en Seine-Saint-Denis.
Hier soir, nous étions sur le terrain, aux côtés de nos collègues engagés sur le terrain.
Pour ces #voeux2021, nous avons une pensée pour les 9 #policiers légèrement blessés durant cette nuit.
Nous félicitons nos collègues pour les 72 interpellations et les 53 gardes à vue. pic.twitter.com/ovIyT0jdG1— Commissaires de Police SICP (@SICPCommissaire) January 1, 2021
En visite jeudi en début de soirée au commissariat de Nanterre, Gérald Darmanin avait insisté sur ses consignes de fermeté données aux préfets “pour que le couvre-feu soit particulièrement respecté”. Depuis son instauration le 15 décembre, les forces de l’ordre ont procédé à “plus de 560.000 contrôles” et “30.000 verbalisations”, avait-il rappelé. Pour limiter les risques d’incidents, les autorités de plusieurs départements avaient également interdits dès jeudi après-midi la vente et la consommation d’alcool sur la voie publique.
Ce vendredi soir, le ministre de l’Intérieur a fait savoir que lors de la nuit du Nouvel An, les forces de l’ordre avaient interpellé 662 personnes (dont plus de 400 personnes ont été placées en garde à vue) et dressé 6.650 verbalisations pour non-respect du couvre-feu. “Même si les incidents ont été moins importants que les années précédentes” des “individus ont pris à partie, parfois de manière très violente avec des usages de mortiers d’artifice, les forces de l’ordre”, a dit le ministre dans un communiqué.
Merci aux policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, sentinelles, ainsi que les personnels de sécurité civile engagés toute la nuit dernière pour assurer la protection des Français pour ce réveillon de la Saint-Sylvestre si particulier.https://t.co/aqQaWQ68d3
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 1, 2021
Au cours de la nuit, 25 policiers et gendarmes blessés, a encore dit Gérald Darmanin, en apportant “tout son soutien aux personnels blessés dans l’exercice de leur fonction ainsi qu’à leurs proches”.
Violences urbaines “traditionnelles”
Comme un symbole de ce réveillon très particulier, à Paris, l’avenue des Champs-Elysées, habituellement noire de monde le 31 décembre, est restée vide, à l’exception de rares véhicules ou livreurs à vélo.
Ce réveillon ”à la maison” a toutefois été endeuillé par la mort d’un homme de 25 ans dans le village de Boofzheim, dans le Bas-Rhin, à une quarantaine de kilomètres au sud de Strasbourg, “la tête arrachée” par un mortier d’artifice , selon la préfecture.
Dans la capitale alsacienne, théâtre de violences urbaines “traditionnelles” pour la Saint-Sylvestre, les incidents ont été moins nombreux que les années précédentes avec une soixantaine de véhicules brûlés, selon une source policière syndicale, et quelques interpellations.
De nombreuses fêtes clandestines
La mobilisation des forces de l’ordre n’a en outre pas empêché, tel que le redoutaient les autorités, la tenue de fêtes clandestines. Ainsi à Lieuron, en Ille-et-Vilaine, où quelque 2.500 personnes, selon la préfecture, participaient encore vendredi matin à un rassemblement interdit.
D’autres célébrations clandestines ont été recensées à travers le pays, comme à Marseille, où 300 personnes ont été dispersées par les forces de l’ordre, selon des sources policières, et Réding, en Moselle, où une rave-party a rassemblé 150 personnes sur un ancien site militaire.
En Île-de-France, une dizaine de fêtes “sauvages” au total ont été recensées, selon des sources policières. En Seine-et-Marne, près de 120 personnes étaient ainsi en cours de verbalisation ce vendredi pour avoir célébré l’entrée dans l’année 2021 dans un hangar désaffecté de la zone industrielle de Chelles. Quatre personnes, dont le vigile et le DJ de la soirée, y ont été entendues en audition libre dans le cadre d’une enquête ouverte pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “travail dissimulé”.
À voir également sur le HuffPost: À Lieuron près de Rennes, un Nouvel an clandestin rassemble 2500 personnes