Une entrée en matière remarquée pour celle qui assume de porter un ”écoféminisme” radical, au prix de multiples polémiques. À l’image du tollé provoqué par sa sortie hasardeuse sur les “potentiels terroristes” afghans qui pourraient se cacher parmi les réfugiés, et qui lui a valu un rétropédalage en règle. Ou de son interview à Charlie Hebdo dans laquelle elle dit préférer “des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR”.
Une déclaration qui a déclenché une avalanche de commentaires moqueurs sur Twitter et qui a fait le bonheur de ses adversaires politiques. “Du grand n’importe quoi”, a notamment raillé l’eurodéputée LREM Irène Tolleret, reprochant à la candidate écoféministe de verser dans “le stéréotype de genre”.
“C’est très positif”
Des critiques qui, en réalité, ne perturbent pas la principale intéressée, ni son entourage. “Il y a un important écho médiatique autour de sa candidature. C’est très positif. Elle est clivante, donc évidemment ça se remarque, et c’est tant mieux”, décrypte pour Le HuffPost son porte-parole Thomas Portes, qui estime que l’enseignante-chercheuse a au moins le mérite d’offrir “un coup de projecteur” à la primaire écolo, “par le dynamisme qu’elle incarne et les positions qu’elle porte”.
Une sorte de capacité à faire le buzz qui profiterait à tous les prétendants à l’investiture EELV. Ce qui, chez ses adversaires, n’est pas forcément mal perçu. “L’idée de la primaire ouverte, au-delà du départage, c’est de créer de l’enthousiasme autour de l’écologie et de populariser nos idées”, explique Mounir Satoury, proche de Yannick Jadot, qui refuse de commenter les sorties polémiques de l’économiste: “on ne fait pas campagne les uns contre les autres”.
Mais la contrepartie de ce coup de projecteur, c’est que la transgression qui en est à l’origine peut éclabousser les autres candidats, comme quand Yannick Jadot a été invité à réagir à sa déclaration sur les réfugiés afghans.
Le risque de l’épouvantail
Autre risque, “ses propos peuvent aussi agir comme un épouvantail”, observe un cadre socialiste attentif à ce qui se passe chez ses camarades écologistes. “C’est sûr qu’elle gagne en notoriété, mais ce n’est pas possible de dire certaines choses”, poursuit cette source. Preuve qu’un potentiel effet boomerang n’est pas à négliger, l’ingérence annoncée par Damien Rieu, fondateur de Génération Identitaire et ex-candidat RN aux élections départementales.
Objectif pour cette figure de l’extrême droite: favoriser le vote Rousseau pour que les Verts se retrouvent à faire campagne derrière la candidate la plus radicale. “Sandrine Rousseau est la seule candidate écologiste qui ne se déguise pas. Contrairement aux autres candidats, elle ne porte pas de cravate pour cacher son côté ‘khmer vert’. Elle va jusqu’au bout de son idéologie écologiste et si elle gagne, on verra le vrai visage d’EELV”, a justifié l’intéressé auprès de BFMTV, appelant les siens à s’inscrire à la primaire et à voter pour l’écoféministe.
Si cette tentative de parasitage a peu de chances de faire réellement bouger les lignes, elle souligne que le positionnement de la candidate peut également poser des difficultés à la formation écologiste. Comme lorsque ses équipes ont offert le spectacle de la division, lors de la vraie-fausse bousculade avec les équipes d’Éric Piolle. Un épisode qui est venu gâcher les universités d’été du parti de Julien Bayou, lequel a lui-même enquêté pour savoir ce qu’il s’était réellement passé entre les deux. Cette fois, la compétition interne avait frôlé le “bad buzz”. Ce qui, sur le plan électoral, est rarement porteur.
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