FEMMES – L’
été 2020 n’aura pas
été le même pour Olivia Ciappa que celui qu’elle vient de vivre ces derniers mois. Il y a un an,
la photographe était entre
la vie et la
mort. Après un
harcèlement répétitif sur
Twitter, elle a tenté de mettre fin à sa
vie.
Contre toute attente, Olivia Ciappa rouvre les
yeux alors qu’elle pensait ne jamais se réveiller. C’est le déclic:
elle souhaite entamer une transition. “Quand je me suis réveillée, c’était un peu comme une renaissance”, confie-t-elle au
HuffPost LIFE,
comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. “Je n’avais plus aucune barrière, plus aucune
peur.” Elle décide alors d’entamer sa transition pour changer de
genre. “Avant, j’avais
peur qu’on me ridiculise, qu’on me dise que je ne ressemble pas à une
femme. Je me suis dit: à
partir de maintenant je peux perdre tous mes
amis, mes employeurs, tout le
monde, ça m’est complètement égal, j’ai juste
envie de le faire.”
Une transition sans langue de bois racontée sur Instagram
Après cette
prise de conscience, Olivia Ciappa a commencé timidement à documenter
son changement de
genre sur
les réseaux sociaux, notamment
Instagram. Prendre la parole en
public de cette manière la rassure, et lui évite certaines angoisses. Sur
Twitter en avril
2020, elle dit vouloir faire de ce “non-coming out”, “un non-événement”. “Juste transitionner sans avoir à justifier ni à faire ce que je ressentais comme un chantage à la tolérance”, abonde-t-elle.
Dans des lives réguliers, elle revient en
détail sur les étapes de sa transition et notamment sur sa vaginoplastie
en Thaïlande. Dans de nombreux directs sur
Instagram, elle répond aux
questions de sa
communauté. Ces contenus, dit-elle, permettent à de
jeunes personnes comme à d’autres non informées sur le sujet de mieux comprendre comment un
changement de
genre se déroule. “Si à 15 ans j’avais vu le
quotidien d’une personne
trans, j’aurais transitionné beaucoup plus tôt”, affirme-t-elle.
Olivia Ciappa revient également sur des situations plus tendues où elle doit faire face au mégenrage. Elle se rappelle notamment de cette fois où une contrôleuse de la RATP n’a pas souhaité utiliser des pronoms féminins pour s’adresser à elle. “Même avec le masque sur le visage, même sans parler, dès que je rentre dans un magasin on me dit ‘bonjour monsieur’. Dès que je vais quelque part, c’est monsieur tout le temps. Il y a des personnes trans qui n’ont pas la force et qui sont vulnérables par rapport à ça”, rappelle-t-elle, même si de son côté, elle arrive à passer au-dessus.
Des liens renoués avec la famille
À 42 ans, Olivia Ciappa ne s’est jamais sentie aussi bien. “C’est magique ce qu’il m’arrive depuis plusieurs mois. Je suis dans une spirale où chaque fois je me dis que ça n’est pas possible de me sentir aussi bien.”
Côté familial, la
photographe a pu renouer un lien avec sa mère. Elle qui disait vouloir attendre que ses
parents meurent pour transitionner, vit avec l’un d’entre eux une véritable période de
retrouvailles. Aujourd’hui, sa mère lui donne des
conseils, regarde chacune de ses interventions médiatiques et ne rate aucun de ses lives sur
Instagram. Olivia Ciappa n’a en revanche pas renoué avec
son père ni sa sœur.
Olivia Ciappa tient cependant à faire une nuance. Si aujourd’hui, sa transition se déroule sans embûches, c’est parce qu’elle se sent privilégiée. Elle ne cherche pas à invisibiliser les autres pour qui cette transition peut être une véritable souffrance. “Je suis là aujourd’hui parce qu’auparavant, des personnes
LGBT se sont battues pour mes droits.”
À voir également sur Le HuffPost: Océan: en tant que personne trans, “on vit des croisements de discriminations”
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