Avant de se plonger dans les chiffres et leur interprétation, rappelons une évidence: ces études ne sont pas prédictives. L’intérêt de les étudier dans leur ensemble est d’observer les dynamiques, ce que permet cet outil proposant une moyenne pondérée des quinze derniers sondages en donnant plus de poids au plus récent. Un procédé qui permet d’éviter les montages russes et les effets loupes d’une percée éphémère ou d’une chute ponctuelle.
Retrouvez sous l’infographie les quatre enseignements que Le HuffPost tire de ces dernières semaines.
Macron toujours leader
Ses soutiens martèlent qu’il n’est pas encore en campagne, ses adversaires répètent l’inverse, séquences médiatiques à l’appui. Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron continue de faire course en tête, enregistrant entre 23 et 24% d’intentions de vote. Ce qui montre que le chef de l’État dispose d’un socle électoral particulièrement solide (son score est équivalent à celui de son résultat de premier tour en 2017), même si les dernières études ont enregistré de légères baisses (de l’ordre de -0.5%).
Pour autant, comme le montre le graphique ci-dessus, il est le candidat qui affiche la courbe la plus stable sur les dernières semaines, imperméable aux turbulences que vivent ses adversaires, notamment de droite. De quoi le conforter dans sa stratégie et lui offrir du champ avant de se lancer pour de bon.
Zemmour double Le Pen
C’est le principal enseignement de notre compilateur à cinq mois du premier tour: Éric Zemmour dépasse désormais Marine Le Pen dans la course à la deuxième place, synonyme de qualification au second tour. Plus inquiétant pour la candidate RN, le polémiste semble être sur une pente ascendante, alors que sa chute ne connaît pour l’instant pas de coup d’arrêt.
Comme nous le rapportions récemment, la dynamique de l’essayiste d’extrême droite s’explique par la solidité de son électorat, lequel rassemble plusieurs catégories de la population, des classes populaires aux classes moyennes en passant par les électeurs les plus aisées. Seul bémol (et non des moindres) pour Éric Zemmour, ce que les anglo-saxons nomment le “Radical Right Gender Gap”, soit le peu d’adhésion que suscite (en général) l’extrême droite auprès de l’électorat féminin. Un obstacle que Marine Le Pen avait réussi à faire sauter en 2017 et qui montre que le duel entre les deux est encore loin d’être terminé.
Bertrand sur une pente glissante
Alors qu’il voulait s’imposer à droite en tuant le match dans les sondages, Xavier Bertrand a perdu des plumes au fil des semaines, passant de 15% d’intentions de vote à la fin de l’été à 13,6% selon notre agrégateur. Une glissade qui n’est pas encore alarmante pour le président des Hauts-de-France, mais qui vient atténuer son argument majeur au Congrès LR: celui d’être le mieux placé pour battre Emmanuel Macron.
Or, en l’état actuel des choses, l’ancien ministre de la Santé ne semble pas en mesure de se qualifier pour le second tour, distancé par Marine Le Pen et Éric Zemmour (jusqu’à 3,5 points d’écart), ce dernier ambitionnant d’ailleurs de siphonner la droite une fois l’OPA sur l’électorat RN achevée. Une situation à nuancer toutefois puisque Les Républicains n’ont pas encore choisi leur candidat. La séquence médiatique liée à l’élection interne ainsi que la mise en route de la machine LR pourrait, dans les semaines à venir, changer la donne à droite. Que ce soit pour Xavier Bertrand ou l’un de ses concurrents à l’investiture LR.
Marasme à gauche
Pour ce qui est de l’autre côté du spectre politique, que dire? À part que Jean-Luc Mélenchon fait course en tête, mais avec un score particulièrement faible, à moins de 10% d’intentions de vote. Preuve que la dynamique ne semble pas être de ce côté de l’échiquier, Yannick Jadot plafonne péniblement entre 7 et 8% alors qu’Anne Hidalgo semble engluée dans les abysses sondagières, à moins de 5% d’intentions de vote.
Additionnés, les scores potentiels des trois principales candidatures de gauche atteignent 21,4%. Mais à ce stade, aucune alliance n’est à l’ordre du jour, chacun des trois candidats jurant aller jusqu’au bout. Dans cette perspective, personne, pour le moment, ne semble en mesure de capter le vote populaire ou un “vote utile” qui permettrait à la gauche d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle. Les trois candidats de gauche ont cinq mois pour inverser cette tendance négative. Et ça paraît loin d’être gagné.
L’agrégateur de sondages du HuffPost, comment ça marche?
Chaque nouveau sondage d’intentions de vote pour la présidentielle est pris en compte dans notre compilateur. Celui-ci calcule alors la nouvelle moyenne des score réalisés par chaque candidat sur les cinq dernières enquêtes publiées. Plus l’enquête est récente, plus son poids est prépondérant dans cette moyenne. Cliquez ici pour télécharger la liste de tous les sondages utilisés pour cet article.
À voir également sur Le HuffPost: Présidentielle 2022: Macron tance les candidats qui attaquent l’Europe
En savoir plus sur L'ABESTIT
Subscribe to get the latest posts sent to your email.