En Guyane, comme dans plusieurs départements ultramarins, la population est restée réticente aux vaccins contre le Covid-19. Christiane Taubira, dont la notoriété sur place est grande, avait cependant refusé d’appeler massivement à la vaccination, arguant qu’elle n’était “pas un responsable politique en exercice et qu’elle ne “disposait pas des éléments d’information qui lui permettraient formellement de donner consigne”. La déclaration, faite alors que la Guyane était toujours dans une situation hospitalière tendue, avait fait réagir jusqu’au ministre de la Santé.
Depuis, l’ancienne Garde des Sceaux a tenté plusieurs fois de s’expliquer. Et désormais candidate à l’Élysée, elle l’a refait, de façon très nette, ce mardi 18 janvier sur France Inter. “Je n’ai jamais eu de doute” sur le vaccin et sa fiabilité, a-t-elle martelé, en rappelant avoir dit “tout ce qu’[elle] pensait” des antivax quelques jours avant sa sortie controversée – à savoir que, “leurs arguments étaient un tissu d’imbécilité”.
“Je n’ai jamais cessé de dire que le vaccin est la réponse qui nous protège et qui permet à nos hôpitaux de fonctionner”
Elle a expliqué que ses propos ne concernaient pas tant le vaccin, que la façon dont la crise sanitaire était gérée en Guyane. “Il y avait une situation précise en Guyane, une situation de tension (avec) une haute administration qui passe son temps à dire des choses désagréables aux Guyanaises et Guyanais, à aggraver une situation de défiance. Moi ce que je demandais, c’était une médiation. Et je disais que je n’avais pas les éléments pour expliquer pourquoi cette haute administration prenait des dispositions contradictoires”, a précisé l’ancienne ministre de François Hollande.
Favorable au pass vaccinal, avec des limites
Christiane Taubira s’est dit favorable au pass vaccinal qui “ne [lui] pose pas de problème.” Elle s’est en revanche opposée à la disposition du texte sur les contrôles d’identité par les commerçants chez qui le pass est requis. Cette disposition, votée par l’Assemblée puis supprimée par le Sénat, a finalement été rétablie et adoptée à la fin de la navette parlementaire.
“Ce qui me pose problème, c’est de confier à des citoyens – les restaurateurs, commerçants, etc. – le contrôle d’identité de leurs concitoyens. Cela me pose un vrai problème”, a-t-elle regretté, en rappelant son passé de garde des Sceaux et son attachement aux questions de “libertés individuelles et de responsabilité”. “C’est une responsabilité de contrôle l’identité d’un concitoyen”, a-t-elle ajouté.
Plus largement, Christiane Taubira a dénoncé la volonté de “tout martialiser” de l’actuel locataire de l’Élysée. “La pandémie nous a montré qu’il n’y a pas de politique de santé publique ici. Face à cette pandémie, le président de la République actuel a décidé de mettre en place un Conseil de défense. Un conseil scientifique et de santé publique aurait été, je crois, incontestablement plus pertinent”, a jugé celle qui a désormais pour ambition de prendre la place d’Emmanuel Macron.
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