Bladier se rend dans la foulée de son forfait. Il est qualifié de « monstre » par le Courrier de Saône-et-Loire qui l’accuse d’avoir tué sans raison aucune et pour le simple plaisir. Sa confession et son absence de remords attirent l’attention d’une sommité de la médecine légale, le professeur Alexandre Lacassagne qui, accompagné de deux aliénistes, les docteurs André Papillon et Auguste Rousset, va l’interroger en prison pour statuer sur son hypothétique folie. Une demande un peu particulière est faite au meurtrier : le récit écrit et circonstancié de sa vie jusqu’au crime. Derrière les barreaux, Bladier rédige onze carnets d’écoliers dans lesquels il narre son enfance, le quotidien d’un jeune pâtre dans le Cantal de la fin du XIXe siècle qui lutte contre l’envie de donner la mort. Une partie de ce texte est reproduite dans le rapport médical, publié en 1907 aux Archives d’anthropologie criminelle, de criminologie et de psychologie normale et pathologique. Lacassagne donne alors à son sujet d’étude un nom d’emprunt, anagramme miroir de celui à l’état civil. Reidal est né.
En savoir plus sur L'ABESTIT
Subscribe to get the latest posts sent to your email.