“Il faut mener le combat en Europe pour qu’on ait des rémunérations qui ne peuvent pas être abusives”, a ajouté sur Franceinfo le président de la République, candidat à sa réélection le 24 avril.
🗣 Salaire du patron de Stellantis ➡️ “C’est choquant, c’est excessif”, dit E. Macron, pour qui la solution est européenne. “Il faut se donner des plafonds” pour les hauts salaires en Europe selon lui. “Quand on verse aux actionnaires, on doit verser aux salariés”, assure-t-il. pic.twitter.com/xNQ2Bb1u7O
— franceinfo (@franceinfo) April 15, 2022
“Il faut se donner des plafonds et avoir une gouvernance pour notre Europe qui rendent les choses acceptables, sinon la société, à un moment donné, explose. Les gens ne peuvent pas avoir des problèmes de pouvoir d’achat (…) et voir ces sommes”, a-t-il expliqué.
“Là on est sur des montants qui sont astronomiques et sans l’encadrer dans une fourchette, on doit pouvoir mettre un plafond, si on le fait au niveau européen, ça peut marcher”, a estimé le chef de l’État, en rappelant que Stellantis avait “son conseil d’administration et sa gouvernance aux Pays-Bas”.
Convaincre les “partenaires européens” de faire une réforme
“Ce qu’il faut qu’on puisse faire, c’est comme on l’a fait avec l’impôt minimal et la lutte contre l’évasion, qu’on convainque nos partenaires européens de porter une réforme qui permette d’encadrer la rémunération de nos dirigeants”, a-t-il argumenté.
Au niveau franco-français, Emmanuel Macron veut aussi “changer le pacte de partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise”.
“Quand on verse aux actionnaires, on doit verser aux salariés par de l’intéressement- participation et/ou par de la prime de pouvoir d’achat”, a-til ajouté en citant une mesure de son projet visant à augmenter la prime Macron à 6000 euros.
“Faire entrer les salariés comme actionnaires”
“Bien sûr que c’est choquant, c’est encore plus choquant d’ailleurs quand ce sont des chefs d’entreprise qui ont mis leur société en difficulté”, a réagi l’autre finaliste Marine Le Pen, sur BFMTV.
“Mais je crois qu’un des moyens d’atténuer ces rémunérations qui sont hors de proportion par rapport à la vie économique, c’est peut-être justement de faire entrer les salariés comme actionnaires”, a ajouté la candidate du RN.
Les millions d’euros de primes attribuées aux dirigeants du groupe automobile Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…) pour l’année 2021 sont contestés par des actionnaires, des syndicats et jusque dans le champ politique, à quelques jours du second tour de la présidentielle.
Une prime de 19 millions d’euros pour 2021
Réunis en assemblée générale virtuelle, une majorité d’actionnaires de Stellantis a voté – à titre consultatif – contre la politique salariale du constructeur qui rémunère ses dirigeants selon leur performance. Ils l’avaient approuvée début 2021 à la naissance du groupe, issu de la fusion de Peugeot-Citroën-Opel (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA).
Les performances de l’année 2021 ayant été exceptionnelles, le directeur général, Carlos Tavares, devrait toucher à terme un total de 19 millions d’euros pour l’exercice. Selon le cabinet Proxinvest, qui publie chaque année un classement des rémunérations des dirigeants d’entreprise, Carlos Tavares est “le mieux payé de l’histoire”.
“En moyenne, dans le CAC40, on se situe autour de 4 ou 5 millions d’euros. Là, on parle de 66 millions d’euros, c’est 13 fois plus, ce qui est absolument colossal”, avait ainsi expliqué Loïc Dessaint, responsable des questions de gouvernance de Proxinvest, jeudi sur Franceinfo.
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