Et dans tout ça, je ne parle que de l’avant grossesse, la suite n’est pas plus simple – et pourrait faire l’objet d’un article entier. Des remarques violentes aux réflexions infantilisantes, on n’épargne pas les gros·ses. C’est le cas de Céline dont la gynécologue s’étonne que son fiancé veuille l’épouser et qui se voit gratifiée d’un « N’oubliez pas qu’enceinte on n’a pas besoin de manger pour deux ! » – smiley clin d’oeil -, ou de Sonia, dont l’obstétricien répond « Mais oui il faut bien » quand elle exprime qu’il lui fait mal, avant d’ajouter « Je ne vois rien avec tout ce gras ». En fait, la presque totalité des témoignages qui m’ont été confiés racontent des grossesses dures à vivre. C’est aussi la réalité d’Annaelle : « Cette grossesse a été une expérience douloureuse, on m’a beaucoup plus parlé de mon poids, que de mon bébé. On m’a déshumanisée pour ne parler que d’un corps. » Ou de Diane dont l’histoire est rude à lire : « Toute ma grossesse on m’a fait chier avec mon poids. On m’a dit que j’allais faire du diabète gestationnel, alors que non.. On m’a dit que mon enfant serait obèse, alors que non… On m’a dit que j’allais avoir des complications, alors que non… Finalement, ils m’ont forcé la main pour me déclencher en avance pour éviter que le bébé ne soit “trop gros” au terme. Et comme le bébé n’était pas près, ça s’est fini en césarienne d’urgence, avec hémorragie et détresse respiratoire du bébé. Leur grossophobie a failli nous tuer. »
En savoir plus sur L'ABESTIT
Subscribe to get the latest posts sent to your email.