Le dynamisme de la mobilisation des petites et moyennes villes contre la réforme des retraites se confirme. Mais Emmanuel Macron aurait déclaré devant ses collaborateurs, lundi 13 (selon le Canard enchaîné) : «En fait, ce sont toujours les mêmes, à quelques dizaines de milliers près, qui manifestent. J’entends dire que la bataille de l’opinion est perdue. Elle est difficile, mais elle n’est pas perdue.» Le Président pose une bonne question : à quel point le mouvement social classique, partisan, syndical et associatif, parvient à attirer de nouveaux publics ?
Ces manifestations envoient un double signal au gouvernement : non seulement les syndicats ont encore de solides ancrages locaux, mais ils ont aussi la capacité d’entraîner (dans tous les sens du terme) des primo-manifestants, des gens éloignés du syndicalisme ou du militantisme de gauche politique. Le gouvernement craint que cette mobilisation ne fasse tache d’huile. L’exécutif essaye de se rassurer en minimisant cette convergence entre la mobilisation des ronds-points et les cortèges syndicaux contre la réforme. Car cette alliance sociale et politique, qui se ferait au détriment du Rassemblement national, pourrait construire un adversaire sérieux face au centre-droit.
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