La Crise des Licences en Philosophie

Récemment, plusieurs départements de philosophie en France, notamment ceux d’Amiens, de Créteil, de Lille, de Nanterre et de Paris-VIII, ont été frappés par des évaluations défavorables du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres). Ces avis pourraient entraîner des conséquences lourdes pour les étudiants et les enseignants, avec un risque de disparition de la majorité des diplômes nationaux de philosophie dans le quart nord du pays d’ici septembre 2026. Ce contexte soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la discipline.

Une Évaluation Précisément Contestée

Les rapports du Hcéres ne concernent pas uniquement la philosophie, mais touchent aussi d’autres domaines des humanités comme la sociologie, les arts, les lettres, la science politique et les sciences de l’éducation. Ces rapports semblent davantage motivés par des considérations budgétaires que par des objectifs académiques clairs. La philosophie, bien que déjà fragilisée, est soumise à des critiques qui apparaissent sans fondement et laissant perplexe.

Mauvaise Foi et Ignorance

Les arguments présentés dans ces rapports mettent en lumière une mauvaise foi manifeste et une méconnaissance des spécificités de la discipline. Par exemple :

  • Décomptes erronés des étudiants et enseignants, reflétant une compréhension inexacte des programmes.
  • Descriptions partielles et biaisées des méthodes d’enseignement utilisées.
  • Demandes de refonte des savoirs en se concentrant sur des compétences plutôt que sur les fondements théoriques.
  • Injonctions contradictoires qui nuisent à la liberté pédagogique des enseignants.

Un Manque de Représentation

Un autre aspect problématique est le manque de représentation des enseignants-chercheurs en philosophie dans les comités d’évaluation du Hcéres. Cela remet en question la légitimité des évaluations, car la plupart de ces comités ne comprennent pas des experts de la discipline concernée, ni même des sciences humaines. Cette absence crée une évaluation déséquilibrée et ne permet pas de prendre en compte l’ensemble des enjeux académiques.

Les Conséquences pour l’Enseignement Supérieur

Les répercussions de ces décisions sur l’enseignement supérieur pourraient être vastes. La suppression des diplômes en philosophie pourrait avoir les effets suivants :

  • Réduction des opportunités pour les étudiants souhaitant se former dans cette discipline.
  • Diminution de la diversité
  • Erosion des compétences critiques et de la pensée analytique dans une société de plus en plus complexe.

Mobilisation Nécessaire

Face à cette situation critique, une mobilisation s’impose pour défendre les départements de philosophie et les disciplines des humanités. Les étudiants, enseignants et universitaires doivent se rassembler pour faire entendre leur voix. Il est impératif de rappeler l’importance de ces disciplines dans notre système éducatif et leur rôle central dans le développement d’une pensée critique, révélatrice d’un monde d’idées riches et variées.

Des discussions et actions concrètes doivent être mises en place pour revendiquer une évaluation juste et équitable des programmes d’enseignement supérieur, en tenant compte des spécificités de chaque discipline.

Pour approfondir ce sujet, découvrez aussi cette vidéo explicative sur YouTube : La Philosophie à l’Université.


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