Rassembler les personnes
À l’entrée du village de Recloses, la bistrot Sauvage fait son effet : “C’est à l’entrée du village, donc quand on arrive, tout de suite, on voit qu’il se passe quelque chose”, explique un habitant du village. “Ça fait vraiment plaisir, ça permet de rassembler un peu les gens, ça connecte tout le monde, on rencontre les gens du village”, lance un autre villageois. Dans ce village, les bars, les restaurants ont tous disparus depuis 25 ans et chacun finit par rester chez lui. Mais le bistrot d’Andréas permet de remédier à ce problème.
Les bars et restaurants se préparent pour retrouver leurs clients
Après une soirée éphémère à Moret, direction Recloses, un village de 650 habitants au sud de Fontainebleau, pour poursuivre le voyage. “C’est un bar ambulant qui se balade dans les petits villages de Seine-et-Marne, c’est vraiment des tout petits villages qui n’ont plus de PMU, plus de bistrot, et le but, c’est de se poser ici de 18h à 22h et de recréer un petit peu une ambiance de village, que les gens se rencontrent, les voisins, la famille, les amis, et essayer de refavoriser le lien social dans les endroits un peu plus ruraux”, explique Andréas, à l’origine de cette démarche.
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Avec l’aide de ses amis, Andréas enchaîne les préparatifs pour être prêt avant l’ouverture. “Faut absolument qu’on branche les tireuses, avec la chaleur, pour qu’elles soient bien fraîches et bien prêtes tout à l’heure”, explique-t-il. Dans sa caravane, Andréas stocke différents éléments pour un bistrot et une soirée réussie : une tireuse à air sec pour les bières, du prosecco pour la recette du spritz. À 18 h, le bar est fin prêt. Il ne reste plus que la musique. “Les gens arrivent en général vers 18h30”, confie Andréas.
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“J’arrive à gagner ma vie”
Pour financer son projet, Andréas a puisé dans ses économies mais a aussi pu compter sur le soutien de sa famille qui lui a apporté une contribution. “Avec le stock, les installations de la tireuse, la caravane, mes premiers fûts, je dois être à 12 000 euros à peu près. Clairement, j’arrive à gagner ma vie. Alors, après, pour le moment, c’est des petits salaires. Je pense qu’en travaillant vraiment de manière intense 6-7 mois, je peux me dégager un salaire à 1600 euros par mois sur 10 mois. Mais moi, ça me va très bien, ce rythme de vie”. Car avant d’entreprendre ce projet, Andréas était commercial à Paris et même s’il se retirait un salaire plus conséquent, il ne se voyait pas rester plus longtemps dans un bureau. “C’était juste plus possible du tout, j’avais quand même envie d’être dans la nature, j’ai toujours adoré le contact avec les gens. C’était la direction que j’avais envie de donner à ma vie et là, je suis trop épanoui et c’est trop bien”, raconte Andréas.
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Pour Guillaume Jean, conseiller municipal à Recloses, ce bar permet de créer une “mixité des populations d’un village à un autre parce que les gens sont très sédentaires, souvent restent, en fait, vivent au sein de leur propre village”. Pour un autre participant, cet événement permet de se connecter avec les anciens et les plus jeunes.
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Pour Andréas, le succès de son bar est au-delà de ses espérances. “ll y a pas mal de monde, et en vrai, ce petit village, c’est assez homogène. Toutes les semaines, il y a les gens du coin, y a les potes de potes et donc voilà, c’est une très bonne soirée. Je ne pensais pas du tout que ça allait marcher comme ça et je suis trop heureux de me dire que je vais pouvoir potentiellement en vivre, et que les gens du coin passent aussi un bon moment, et tout, c’est trop chouette”.
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