Après les municipales et le remaniement, six législatives partielles ce dimanche
“Les partielles en général, c’est des taux d’abstention record. On ne voit pas pourquoi ça changerait”, avance une source parlementaire socialiste. Les craintes liées à la relance de l’épidémie de covid-19 ne devraient pas non plus encourager les électeurs à se précipiter dans les bureaux de vote.
Ils préfèrent être maire que député
Dans cinq des six circonscriptions, ce premier tour est dû au fait qu’en vertu de la règle du non-cumul des mandats les ex-titulaires du poste ont préféré occuper un fauteuil de maire, même d’une petite commune, plutôt que conserver leur siège au Palais Bourbon. Et leurs suppléants n’ont pas souhaité prendre leur relève, à une vingtaine de mois des élections législatives de 2022.
Cette désaffection des élus pour le Parlement “est un sujet de fond”, analyse un ministre. “Si on m’avait dit il y a vingt ans qu’on préférerait rester maire plutôt qu’être député… Il y a un problème d’attractivité du poste”, déplore-t-il.
Dans la 5e circonscription de Seine-Maritime, huit candidats se disputeront les suffrages de ce bastion socialiste. L’ex-député PS Christophe Bouillon, élu maire de Barentin en mai, aurait dû laisser sa place à son suppléant Bastien Coriton mais celui-ci a finalement privilégié sa mairie de Rives-de-Seine.
Même cas de figure dans la 3e circonscription de Maine-et-Loire où l’élection de Jean-Charles Taugourdeau (LR) comme maire de Beaufort-en-Anjou et le renoncement de sa suppléante ont provoqué une nouvelle élection dans cette terre historiquement ancrée à droite. Celle-ci part divisée avec trois candidats au centre droit quand la gauche s’est rassemblée derrière une écologiste.
Trafic de drogue et guerre fratricide
Scénario inverse dans la 9e circonscription du Val-de-Marne où le socialiste Luc Carvournas a lui aussi privilégié la mairie d’Alfortville et où, sur fond de guerres fratricides, la gauche est émiettée avec six candidats.
Un seul siège LREM est remis en jeu, dans la 11e circonscription des Yvelines, où Nadia Hai, nommée ministre déléguée à la Ville, a démissionné. Elle a ainsi voulu provoquer une élection partielle pour empêcher son suppléant, mis en examen pour trafic de stupéfiants, de siéger dans ce qui fut la terre d’élection de l’ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoit Hamon.
Au milieu de onze autres candidatures, le responsable départemental des “marcheurs” tentera de conserver la circonscription au parti majoritaire.
Autre conséquence du remaniement: le député LR Éric Straumann a quitté son siège dans la 1re circonscription du Haut-Rhin pour devenir maire de Colmar; or sa suppléante Brigitte Klinkert a été nommée dans la foulée ministre déléguée à l’Insertion. Neuf candidats sont sur les rangs.
Une autre élection partielle à venir
Le groupe communiste à l’Assemblée joue serré: Huguette Bello, élue maire de Saint-Paul, a démissionné de son siège de députée de la deuxième circonscription de la Réunion alors que son suppléant Olivier Hoarau a souhaité conserver la mairie du Port.
Si le PCF perdait un député, ils ne seraient plus que 15, soit le seuil minimal pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale. Mais la successeure d’Huguette Bello a su faire l’union à gauche, sauf avec les Verts. L’opposition est éclatée avec 13 candidats.
Une autre élection législative partielle devrait par ailleurs avoir lieu dans les mois à venir dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais dont la députée Brigitte Bourguignon (LREM) a été nommée ministre déléguée à l’Autonomie dans le gouvernement Castex. Son suppléant Ludovic Loquet doit démissionner dans les prochaines semaines.
Le groupe LREM, qui a perdu la majorité absolue au gré d’une série de départs pour d’autres groupes politiques, espère a minima conserver ses positions.
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