Après un an au pouvoir, Biden reconnaît « la frustration du pays » et demande patience
Une année “de défis” mais aussi de “progrès”, a vanté le président qui a tenté de minimiser la crise que traverse son mandat, imputant la frustration des Américains à la pandémie tout en vantant son bilan sur le plan économique.
“Je sais qu’il y a beaucoup de frustration et de fatigue dans ce pays”, a reconnu le président depuis la prestigieuse “East Room” de la Maison Blanche lors de cette allocution très attendue.
L’économie au vert, mais…
Le dirigeant a vanté la vaccination des adultes qui sont 75% désormais entièrement vaccinés, contre 1% quand son administration a pris les rênes. Il a aussi mis en avant des “créations d’emplois record”, une “croissance record” avec un taux de chômage désormais de 3,9%, contre 6,4% il y a un an.
Si ces statistiques économiques sont d’une part impressionnantes, l’inflation est également spectaculaire; or c’est bien ce qui préoccupe les Américains aujourd’hui.
Lutter contre cette inflation, au plus haut depuis près de 40 ans, exigera “un effort de longue haleine”, a-t-il concédé. “Et d’ici là, ce sera douloureux pour beaucoup de monde”, a-t-il souligné.
À plusieurs reprises, il a aussi regretté de ne pas être allé davantage au contact des Américains, notamment auprès des électeurs noirs, qui avaient massivement voté pour lui à la présidentielle de 2020.
Il faut dire que le démocrate de 79 ans a besoin de trouver un nouvel élan après avoir dû, en l’espace de deux mois, suspendre deux promesses emblématiques -un gigantesque plan d’aides sociales et environnementales et une réforme électorale pour protéger l’accès au vote des minorités-, à cause de trop faible majorité au Sénat.
Le blocage républicain
Sans s’attarder sur les rares démocrates qui le bloquent dans son propre camp, Joe Biden a imputé ces échecs aux républicains, reconnaissant qu’il n’avait pas “anticipé” un tel degré d’opposition des conservateurs sur ses projets.
À plusieurs reprises, il a d’ailleurs interpellé les conservateurs: “Qu’est-ce qui les motive, quel est leur but?”, s’est-il agacé devant les caméras. À propos du leader des républicains au Sénat, Biden était irrité de voir son message “très clair: il va tout faire pour empêcher que Biden réussisse quelque chose”.
Joe Biden a un peu plus d’un mois pour corriger son image de président englué dans les déconvenues: entre la conférence de presse de mercredi et son discours sur l’état de l’Union, traditionnelle allocution de politique générale des présidents, prévu le 1er mars devant le Congrès.
Après, il sera trop tard -selon les commentateurs politiques- pour espérer peser sur les élections législatives de mi-mandat, prévues à l’automne, et qui s’annoncent mal pour le parti démocrate.
Cela n’a pas empêché le président de se projeter jusque dans l’élection de 2024, indiquant qu’il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière.
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