ARIZONA DREAM
Écrit et réalisé par Emir KUSTURICA – USA 1992 2h20mn VOSTF – avec Johnny Depp, Faye Dunaway, Jerry Lewis, Lili Taylor, Vincent Gallo…
Du 17/07/24 au 06/08/24
C’est le film cousin-germain du Temps des gitans. Paysages à des années-lumière, culture aux antipodes, mais le même esprit ouvert au merveilleux, le même mélange de réalisme descriptif et d’irrationnel fougueux qui nous fait décoller de notre fauteuil trop terrestre. Avec les musiques du même Goran Bregovic pour aider à larguer les amarres…
Kusturica est allé concrétiser son Arizona dream aux États-Unis, comme mû par un besoin de grands espaces à dévorer, d’air à avaler à larges goulées, d’immensités à embrasser. Il a trimballé ses caméras visionnaires aux quatre coins du continent nord-américain, de la côte est à l’Alaska, du Grand Nord à la frontière mexicaine, pour nous emporter dans une histoire comme il en a le secret, moitié drôle, moitié triste, complètement folle et inattendue.
Axel Blackmar (Johnny Depp) s’est installé à New York, seul au monde après le décès de ses parents dans un accident de voiture. Il se dégotte un boulot tranquille au Département de la Pêche et de la Chasse : en fait il passe ses journées à compter les poissons. Jusqu’au jour où un oncle perdu de vue, Léo Sweetie (Jerry Lewis) riche marchand de Cadillacs, lui demande de le rejoindre dans sa ville natale, en Arizona. Axel, pas vraiment convaincu, se présente au garage. Commence alors une drôle de nouvelle vie, coincée entre son vieil oncle et sa trop belle et trop jeune fiancée. Une vie remplie de belles bagnoles, submergée de dollars, mais qui ne satisfait pas Axel : il rêve de partir vivre en Alaska. Une existence sauvage où le chasseur esquimau risque sa vie pour ramener à sa famille « une dent de flétan pointe-de-flèche »… C’est alors qu’Axel fait la connaissance de Elaine Stalker (Faye Dunaway), une femme étrange devenue veuve après avoir abattu son mari, et qui vit avec sa belle-fille Grace, qui porte si bien son prénom…
Embarqués sur le bateau volant du captain Kusturica, nous voguons dans un torrent d’images, de plaisir et de grâce. Les scènes s’enchaînent sans qu’on puisse jamais prévoir celle qui va suivre, et pourtant l’histoire est d’une lisibilité parfaite, pourvu qu’on se départisse d’un esprit trop étroitement cartésien. Tout aussi étonnants sont les acteurs. Franchement, qui aurait rêvé de voir un jour réunis Faye Dunaway, Jerry Lewis et Johnny Depp ? Par leur présence, par la profondeur de leur jeu, ils donnent à cette odyssée un peu folle une véritable humanité.
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