ATTACK THE SUN
Cycle Art & Images
Séance unique le lundi 27 mars à 20h, en présence du coréalisateur Fabien Zocco, et présenté par Claire Chatelet, Maître de conférences en audiovisuel et nouveaux médias à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
Réalisé par Gwendal SARTRE et Fabien ZOCCO – France 2019 1h04 VOSTF – avec Thomas Ducasse, Veronica Zoppolo…
Du 27/03/23 au 27/03/23
Attack the sun est un film dont les dialogues ont été générés par une intelligence artificielle au cours même du tournage. On y suit la dérive de Steven Moran, un youtubeur californien paraissant sombrer dans la folie. Le personnage, né, éduqué et vivant à Los Angeles, est obsédé par cette ville-monde, son mode de vie hédoniste et héliophile, et l’éblouissement qu’ils produisent. Son univers, celui des fantasmes post-adolescents – le sexe, la voiture, le skate, la plage… –, de cette géographie scintillante qui irrigue, comme chacun sait, tant de films. Comment brasser à nouveau cette matière, lui faire rendre gorge ? Gwendal Sartre et Fabien Zocco s’outilleront ici, tour supplémentaire, de l’imaginaire technologique de cette région, en confiant à la moulinette d’une intelligence artificielle, créée pour l’occasion par Fabien Zocco, des informations collectées sur internet et sur les réseaux sociaux. Elle régurgitera l’écriture de la voix off du personnage, contaminera les dialogues et les situations imaginés par Gwendal Sartre comme la structure du film. Il en résulte un film ventriloque, divaguant, contradictoire, chaviré par la glossolalie du personnage et des séquences à la succession imprévisible. S’y dessinent les mirages d’une ville de faux-semblants, prise dans son jeu de miroir, lointaine et factice, aux étincelles inaccessibles. Et si cette narration délirante et désarticulée est à l’image de ce que vit le personnage – de ce qu’il construit, de son autoérotisme insatisfait, lui qui ne cesse de se filmer, comme à vouloir rentrer dans le cadre –, elle s’accorde aussi au film, à l’atmosphère hantée par cette machine à illusion qu’est aussi Los Angeles, ombre d’Hollywood oblige, comme reflet aveuglant d’une ville irradiante.
(merci à Nicolas Feodoroff, FID Marseille)
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