Un expert a repéré les restes humains le week-end dernier à l’aide d’un géo-radar sur le site de cet ancien pensionnat situé près de Kamloops, en Colombie-Britannique, a annoncé la communauté autochtone Tk’emlups te Secwepemc dans un communiqué.
“Certains n’avaient que trois ans”, a affirmé la cheffe Rosanne Casimir. Selon elle, la mort de ces enfants, dont on ignore la cause et à quand elle remonte, n’a jamais été documentée par la direction du pensionnat, même si leur disparition avait déjà été évoquée dans le passé par des membres de cette communauté.
Les conclusions préliminaires de l’enquête devraient être publiées dans un rapport en juin, a dit Rosanne Casimir. Dans l’intervalle, la communauté travaille avec le médecin légiste de la province et des musées pour tenter de faire la lumière sur cette horrible découverte et trouver tout document relatif à ces décès.
Justin Trudeau a “le cœur brisé”
“J’ai le cœur brisé”, a réagi le Premier ministre canadien Justin Trudeau sur Twitter. “C’est un triste rappel de ce sombre chapitre de notre histoire. Je pense à tous ceux qui sont touchés par cette nouvelle bouleversante”, a écrit le dirigeant, qui a fait de la réconciliation avec les premiers peuples du Canada l’une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir en 2015.
J’ai le cœur brisé d’apprendre que des restes humains ont été trouvés dans un ancien pensionnat autochtone de Kamloops. C’est un triste rappel de ce sombre chapitre de notre histoire. Je pense à tous ceux qui sont touchés par cette nouvelle bouleversante. Nous sommes avec vous. https://t.co/rJuH11ANPP
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) May 28, 2021
L’ancien pensionnat géré par l’Eglise catholique, au nom du gouvernement canadien, était l’un des 139 établissements du genre mis en place dans le pays à la fin du 19e siècle et qui ont existé jusque dans les années 1990. Le pensionnat de Kamloops avait ouvert ses portes en 1890 et avait accueilli jusqu’à 500 élèves dans les années 1950. Il a été fermé en 1969. Quelque 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force dans ces pensionnats, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.
“Génocide culturel”
Plusieurs ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et au moins 3200 y sont morts, la majeure partie de tuberculose, selon les conclusions en 2015 d’une commission nationale d’enquête.
La commission avait recueilli plusieurs témoignages d’Amérindiens affirmant que la misère, l’alcoolisme, la violence conjugale et les taux de suicide élevés, lot encore de nombre de leurs communautés, sont en grande partie l’héritage de ce système de pensionnats.
En 1910, le directeur de l’établissement de Kamloops s’était plaint de l’insuffisance des financements du gouvernement canadien pour “nourrir adéquatement les élèves”, selon le communiqué de la communauté.
Ottawa avait présenté des excuses formelles aux survivants de ces pensionnats en 2008 dans le cadre d’un accord de 1,9 milliard de dollars canadiens (1,3 milliard d’euros). Ces derniers ont été victimes d’un “génocide culturel”, avait conclu la commission nationale d’enquête.
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