Au Royaume-Uni, Boris Johnson lâché par 50 ministres et désormais au bord du gouffre
“Un gouvernement décent et responsable repose sur l’honnêteté, l’intégrité et le respect mutuel – c’est avec un profond regret personnel que je dois quitter le gouvernement étant donné que j’estime que ces valeurs ne sont plus défendues”, a estimé Boris Lewis dans une lettre publiée sur Twitter et adressée au Premier ministre Boris Johnson.
“Monsieur le Premier ministre: ce n’est pas durable et cela ne fera qu’empirer: pour vous, pour le Parti conservateur et surtout pour tout le pays. Vous devez faire ce qu’il faut et partir maintenant”, a pour sa part écrit Nadhim Zahawi, tout juste nommé ministre des Finances après la démission de Rishi Sunak.
Tentaculaire avec une multitude de secrétaires d’Etat, le gouvernement britannique comptait avant la fronde près de 120 membres. Un journaliste de The Economist fait la liste de tous les départs depuis ce jeudi matin, la liste s’allonge de minutes en minutes.
A decent and responsible Government relies on honesty, integrity and mutual respect – it is a matter of profound personal regret that I must leave Government as I no longer believe those values are being upheld.
I have submitted my letter of resignation to the Prime Minister. pic.twitter.com/EG6u52BdDc
— Brandon Lewis (@BrandonLewis) July 7, 2022
Prime Minister: this is not sustainable and it will only get worse: for you, for the Conservative Party and most importantly of all the country. You must do the right thing and go now. pic.twitter.com/F2iKT1PhvC
— Nadhim Zahawi (@nadhimzahawi) July 7, 2022
If you’re just waking up, the day started at an unsustainable 30 MPH before settling down
6:47AM – Brandon Lewis
6:49AM – Helen Whately
7:15AM – Damian Hinds
7:21AM – George Freeman
7:50AM – Guy Opperman
8:02AM – Chris Philp
8:09AM – James Cartlidge https://t.co/SLBcJt86wZ— Alex Selby-Boothroyd (@AlexSelbyB) July 7, 2022
De nouvelles démissions qui s’enchaînent alors que d’autres n’hésitent plus à faire savoir qu’ils sont intéressés par le poste au 10 Downing Street.
Pas question de démissioner, pour le moment
Si la chute du Premier ministre semble inéluctable, Boris Johnson semble néanmoins prendre son temps. Ce dernier a rejeté ce mercredi 6 juillet les appels à la démission venant y compris de ses fidèles, malgré la crise sans précédent dans laquelle l’ont plongé les scandales à répétition.
Loin du triomphe de ses débuts à Downing Street en 2019 sous la promesse de réaliser le Brexit, le chef du gouvernement conservateur a affronté mercredi la journée la plus difficile de son mandat, cerné par les affaires embarrassantes et leur flot d’accusations de mensonges.
Plusieurs ministres de premier plan, fidèles y compris, lui ont demandé de démissionner tant la situation est devenue intenable, selon les médias britanniques. Parmi les noms cités, la ministre de l’Intérieur Priti Patel, ou Nadhim Zahawi, moins de 24 heures après sa nomination comme ministre des Finances.
Boris Johnson a limogé dans la foulée son ministre du Logement Michael Gove qui, selon les médias britanniques, avait appelé le Premier ministre britannique à démissionner, a annoncé un conseiller du chef du gouvernement.
“Nous allons continuer avec ce gouvernement”
Mais comme il l’avait déjà fait plus tôt dans la journée face aux députés, il a rétorqué qu’il voulait rester pour se consacrer “aux problèmes extrêmement importants” auxquels le pays est confronté, selon la presse.
“Nous allons continuer avec le gouvernement de ce pays”, a affirmé Boris Johnson dans l’après-midi face aux chefs des commissions parlementaires, quelques instants après avoir affirmé qu’il passait une semaine “formidable”.
Sans crier gare, les ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances Rishi Sunak ont claqué la porte mardi soir, déclenchant l’hémorragie. D’autres membres du gouvernement, de rang moins élevé, ont à leur tour jeté l’éponge les uns après les autres. En fin de journée, le nombre de départs est proche des 40.
Boris Johnson est resté combatif. Il a jugé qu’il ne serait pas “responsable” de quitter le pouvoir dans le contexte actuel, entre crise du pouvoir d’achat et guerre en Ukraine.
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