Au Texas, la justice rétablit la loi anti-avortement
Cette dernière a garanti en 1973, dans son arrêt emblématique Roe V. Wade, le droit des femmes à avorter, et a précisé ensuite qu’il s’appliquait tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers 22 semaines de grossesse.
Ces dernières années, des lois comparables à celle du Texas ont été adoptées par une dizaine d’autres États conservateurs et invalidées en justice parce qu’elles violaient cette jurisprudence.
Un “virage à droite” de la Cour Suprême
“La Cour Suprême doit intervenir et arrêter cette folie”, a réagi dans un communiqué Nancy Northup, présidente de l’association Center for reproductive rights, qui défend le droit à l’avortement. “Cette loi cruelle touche plus durement ceux qui font déjà face à des discriminations en matière d’accès aux soins”, a-t-elle ajouté.
Mais en septembre, pour la première fois en près d’un demi-siècle, la Cour suprême a refusé de bloquer l’entrée en vigueur de la loi texane qui contrevient pareillement à l’arrêt Roe v. Wade.
La haute juridiction a justifié son inaction par des “questions nouvelles de procédure”, la loi du Texas comportant un dispositif unique: elle confie “exclusivement” aux citoyens le soin de faire respecter la mesure en les incitant à porter plainte contre les organisations ou les personnes qui aident les femmes à avorter illégalement.
La position de la Cour suprême dans cette affaire a été perçue comme un “virage à droite” de la haute juridiction qui compte six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump.
36 millions de femmes menacées de perdre leur droit à l’IVG
Le 2 octobre, des milliers de manifestants étaient descendus dans les rues américaines pour défendre le droit à l’avortement.
La Cour suprême doit également examiner cet automne une loi du Mississippi qui interdit d’avorter après 15 semaines de grossesse, et pourrait en profiter pour inscrire noir sur blanc un revirement de sa jurisprudence.
Si la Cour devait invalider l’arrêt Roe v. Wade, chaque État serait libre d’interdire ou d’autoriser les avortements. Environ 36 millions de femmes dans 26 États, soit près de la moitié des Américaines en âge de procréer, perdraient probablement le droit d’avorter, selon un rapport de Planned Parenthood (planning familial) publié début octobre.
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