Mais la “consultation” a pris des airs de mise devant le fait accompli. “Castex a refusé de présenter des scénarios, une partie de l’opposition n’a pas voulu donner son avis du coup”, commente pour le HuffPost un chef de parti qui était présent. “On nous consulte sur la nature du confinement ou l’élargissement du couvre-feu, mais dans le vide, car nous n’avons pas les options envisagées par le gouvernement”, a réagi pour Le HuffPost la sénatrice EELV Sophie Taillé-Polian qui a participé aux échanges.
Nous avons un sentiment d’improvisation et de paniqueChristian Jacob, président des Républicains
“Ce sont des mesures que l’on ne connaît pas, des hypothèses que l’on ne connaît pas. Cela ne vous étonnera pas, on assiste à une gestion complètement erratique de la crise sanitaire”, a ajouté Marine Le Pen après la réunion, face à la presse. “On se retrouve dans une situation pire à l’aube de cette deuxième vague. Il y a un défaut d’anticipation totale. On vient, 24 heures avant, nous dire, ‘bon bah voilà, il y a toute une série de mesures, comme si on allait les jouer à la courte paille’, c’est incroyable”, a tancé la présidente du Rassemblement national. “Il n’y a plus d’État. Un État, ça prévoit. Ils ne savent même pas ce qu’ils vont dire demain soir, c’est atterrant”, a ajouté la présidente du Rassemblement national au HuffPost qui promet: “On accompagnera les mesures quand elles seront sorties parce qu’on est bonne patte, mais ce n’est pas sérieux”.
Nous avons le sentiment que le Premier ministre ne sait pas lui-même ce qui va être décidéAndré Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale
Même colère du côté de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. ”Ça fait trois fois qu’on nous réunit, ça fait trois fois que nous demandons des mesures cohérentes alors qu’on est six à table et entassés dans les métros”, a dénoncé le responsable du Parti communiste français.
“Nous avons le sentiment que le Premier ministre ne sait pas lui-même ce qui va être décidé”, a déploré de son côté auprès du HuffPost, André Chassaigne qui partage l’idée que “les écoles soient épargnées avec des aménagements”. Cette priorité a été soulevée par de nombreux participants.
S’exprimant après les nombreux autres responsables politiques, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a pu répondre aux accusations et aux nombreuses critiques des oppositions.
Mettant en avant la volonté de l’exécutif d’agir dans “la concertation” et en “transparence”, il a défendu la méthode de la majorité en pointant du doigt l’attitude de la présidente du Rassemblement national: “Madame Le Pen est sortie de la réunion avant même que le Premier ministre et les ministres aient pu répondre aux questions qu’elle a posées.”
“Des décisions seront prises demain matin en conseil de défense”, a-t-il également confirmé, avec cette prévision inquiétante: “nous devrions atteindre dans deux semaines le même nombre de patients hospitalisés en réanimation qu’au pic de la première vague.”
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