Avec ou sans masque la photo de classe? Un vrai casse-tête
La photo de classe est un rituel de rentrée scolaire que les élèves offrent souvent à leurs familles au moment de Noël. Mais en cette rentrée sous coronavirus, l’exercice prend une tout autre allure au collège et au lycée, où le port du masque est obligatoire.
“Chaque collège ou lycée est libre de son choix, il n’y a pas de directives nationales donc on suit ce que nous demandent les chefs d’établissement”, explique à l’AFP Karl Gérin, photographe et gérant de société “la photo scolaire”.
La solution du “photomontage trombinoscope”
A contrario, si un établissement lui demande une photo de groupe sans masques, “c’est entièrement sous la responsabilité du collège ou du lycée”, précise-t-il.
Selon lui, la solution la plus simple en ces temps perturbés reste “le photomontage trombinoscope”. “Les élèves entrent un par un dans une pièce ouverte et aérée. Ils enlèvent leur masque le temps de la photo et leurs portraits sont ensuite rassemblés pour ne former qu’une seule photo”, décrit Karl Gérin.
Stéphane Huguet, président du groupe Tourte et Petitin, spécialiste de la photographie scolaire depuis 1882, dit “s’adapter à presque toutes les demandes. Mais nous refusons de faire la photo de groupe sans masques, c’est trop compliqué au niveau sanitaire, on ne prend pas de risques”, assume-t-il.
“Marqueur d’une époque”
Pour Christel Boury, chef d’établissement à Paris, “la photo de groupe avec les masques n’a pas de sens”. “Ici, on est en zone rouge donc on joue la protection XXL et on opte pour le photomontage. Ce que les enfants attendent de la photo de classe, c’est d’y voir les élèves avec qui ils sont, sinon c’est sans intérêt”, lance cette membre du principal syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN).
Stella, collégienne en 5e dans les Côtes-d’Armor est, elle, ravie d’avoir fait sa photo de classe en extérieur et sans masque, la semaine dernière. “On s’est placé à une certaine distance les uns des autres, et quand le photographe nous a fait signe, on a tous retiré nos masques, les mettant comme on pouvait derrière nous; c’était donc très simple”, raconte l’élève de 12 ans.
“Ce qui est très drôle c’est qu’à ce moment-là, j’ai découvert le bas du visage de certains élèves de ma classe!”, s’amuse la collégienne. “On est nombreux et nous n’avons quasiment jamais l’occasion d’enlever nos masques au sein du collège, à part à la cantine et en sport, c’est pas souvent”, regrette-t-elle.
“Impensable” de ne pas faire de photo
“Si les élèves la font en fin d’année ce n’est pas très grave et quand bien même on ne pourrait pas la faire du tout, une année sans photo de classe, ce ne serait pas dramatique”, lance-t-elle.
Ce n’est pas l’avis de Christel Boury, pour qui, “il est impensable” d’envisager ne pas faire de photo de groupe cette année. “Dans les photos de classe de mon établissement, il ne manque pas une seule année depuis 1913, ça ne va pas commencer en 2020″, sourit-elle.
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