Bac 2002: Dans les coulisses de mon lycée, centre d’examens – BLOG
En tous les cas, cette année encore, le lycée dont j’ai le bonheur d’être le pilote est centre d’examen, ou plutôt d’examens au pluriel. Cela fait quelques mois que j’ai dit oui. Un peu comme ce moment un peu solennel du mariage où le maire demande si monsieur ou madame machin veut bien épouser monsieur ou madame truc.
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Alors je vous avoue que lorsqu’il y a quelques mois j’ai dit oui, je savais que j’embarquais l’établissement avec moi pour un voyage sur un long fleuve intranquille… Du secrétariat à “mon binôme” de chef de centre adjoint comme l’on le dit dans le jargon du monde de l’enseignement, à l’ensemble des collègues à mobiliser, je savais que ce travail patient et inlassable allait être exigeant, mais aussi que nous allions participer un peu, à notre échelle à une mission de service public.
Rien n’est compliqué, mais tout peut devenir complexe!
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Je dois vous avouer que les services de l’administration en Région, du Ministère de l’agriculture ont été au rendez-vous. Mais je n’imaginais pas à quel point!
Lorsque les sujets sont arrivés, je les ai mis à l’abri sans inquiétude après l’attente fébrile du transporteur qui devait nous livrer le corps, le cœur des épreuves.
Je vous rassure: café, croissants, chocolatines ont été au rendez-vous. Les enseignants et surveillants brillamment briefés par “mon” binôme, assurant de mon côté l’accueil des élèves et des étudiants.
2 petits couacs dans cette machine bien huilée
L’impression de sujets numériques 30 minutes avant chaque épreuve pour des élèves composant sur leur ordinateur… Bref, tout s’est presque bien déroulé à deux détails près: erreur dans un sujet vite corrigé et annonce faite dans la foulée; mais aussi annulation d’épreuve, plus délicate à gérer suite à l’ouverture du sujet d’une épreuve de manière inappropriée nécessitant un report de cette dernière à une nouvelle date.
«Répartir les salles, les élèves, les étudiants, les surveillant(e)s et celles et ceux bénéficiant d’aménagements spécifiques – temps supplémentaire, aide humaine, ordinateur, possibilité de sortir ou de vérifier sa glycémie… ce long fleuve n’a donc pas été tranquille.»
Gérer le stress, l’annonce, une nouvelle organisation, expliquer aux surveillants qu’ils étaient dé-convoqués et seraient à nouveau convoqués… Voilà les joies imprévues de toute session d’examen à piloter!
Première semaine achevée! Je prie, même si Dieu n’a pas grand-chose à faire ici et si je ne veux faire aucune entorse à la laïcité, que la semaine à venir soit aussi réussie.
Une aventure humaine collective
Au moment d’écrire ces quelques lignes, je sais que les jours à venir se dérouleront dans les meilleures conditions possibles. J’ai aussi une pensée pour “ma” secrétaire, “mon” binôme et “mon équipe. Derrière ces mots, ce sont des pronoms chargés d’affection et de reconnaissance…
Finalement, pour tout vous dire, avant de fermer la porte de mon bureau, j’éprouve un sentiment du travail accompli au mieux. Et je formule aussi un vœu secret: que les jeunes réussissent! Vraiment, sincèrement! Parce que demain leur appartient!
Addendum de l’auteur:
Alors que j’avais achevé ces quelques lignes, vendredi dernier à 16h00 je recevais comme de nombreux établissements un appel au secours du service des examens. Le vivier des enseignants de français était “vide” et des jurys pour l’épreuve orale de 1 ne pouvaient se tenir, repoussant les épreuves en… septembre! Une “honte” pour le service public que nous devons aux élèves! “Mon” enseignant de français s’est immédiatement proposé pour aller à Figeac dans le Lot pour 3 journées et assurer cette mission bien naturelle. Il y a ceux qui n’ont que le mot se service public à la bouche et ceux qui le font vivre! Il y a bien deux catégories d’enseignants et je n’ai aucune difficulté à l’exprimer! Ceux qui vivent réellement leur mission et ceux pour qui ce n’est qu’une lointaine ou/et virtuelle idée et parfois le refus ou l’arrêt maladie un “sport” annuel…Nos jeunes ne méritent pas d’être ainsi si peu considérés après tant d’investissement…
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