“Refuser de sombrer” et prendre son envol. Dans un article du quotidien burkinabè Sidwaya, on découvre le parcours inspirant de veuves de guerre qui choisissent l’entrepreneuriat comme voie de résilience. Comme le souligne Marie-Eléonore, l’une d’elles : “Après la disparition des époux, la compassion et la générosité envers les veuves sont éphémères.”
Sur le plan financier, ces femmes rencontrent souvent des difficultés supplémentaires, notamment la perte de l’indemnisation de 10 millions de francs CFA (environ 15 200 euros) versée par l’État. Le colonel-major Rémi Sié Kambou, directeur central de l’action sociale et des blessés en opération de l’armée, témoigne : “Elles sont chassées des cours. Les enfants retirés. Elles sont dans une situation de vulnérabilité totale. Nous avons vu des veuves qui, malgré les 10 millions, étaient obligées de ramasser du sable pour le vendre.”
Bernadine Ouedraogo, déterminée à se libérer de toute dépendance, a éveillé en elle “l’instinct d’entreprendre” après avoir suivi une formation en développement personnel dispensée par la gendarmerie nationale. Elle réalise alors qu’elle est désormais “père et mère de famille” et devient la propriétaire d’un petit commerce d’alimentation.
Marie-Eléonore, quant à elle, a pris les rênes de sa famille en mai 2022. À l’issue d’une formation professionnelle, elle a transformé son foyer en atelier de fabrication de tissus artisanaux, notamment du koko dunda, un pagne de coton aux motifs typiquement burkinabè, et du bogolan, un tissu malien orné de motifs géométriques.
De son côté, Augustine Dondassé a créé une fabrique de savon dans une école après avoir suivi une formation de six mois en saponification. Avant cela, elle jonglait entre ses emplois de femme de ménage et d’enseignante, transportant ses deux enfants sur sa moto de 3 heures du matin à 21 heures.
Mariam Séré, une de ses collègues, résume l’impact de cette activité : “Grâce à cette activité, nous arrivons à nous nourrir, scolariser les enfants et payer le loyer. Mensuellement, je peux avoir 100 000 francs CFA [environ 150 euros].”
Bien que ces reconversions soient plus ou moins fructueuses, leur succès dépend largement du suivi accordé à chaque étape du parcours, comme l’explique Rémi Sié Kambou. Cependant, l’autonomie qu’elles acquièrent est bien plus valorisante que la simple distribution de “riz ou de maïs.”
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