Dans sa missive publiée sur Twitter, le Premier ministre britannique se dit en accord avec la volonté française d’“augmenter” les efforts conjoints pour éviter “des tragédies” comme le naufrage et la mort de 27 personnes mercredi. Il réitère, entre autres, sa proposition de patrouilles communes sur les côtes des deux pays, mais suggère également “un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche”, similaire à ceux conclus par l’UE avec le Bélarus ou la Russie par exemple.
En conséquence de quoi, il annule la venue de Priti Patel prévue dimanche à Calais.
La rencontre maintenue, l’Angleterre “plus la bienvenue”
“Nous considérons la lettre publique du Premier ministre britannique comme inadmissible et contraire à nos discussions entre homologues. Par conséquent, Priti Patel n’est plus conviée dimanche à la réunion interministérielle ”, a-t-on commenté dans l’entourage de Gérald Darmanin.
Sur BFMTV, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé une lettre “indigente sur le fond et déplacée sur la forme.” Elle est “indigente parce qu’elle ne respecte pas de tout le travail fait” par les gardes-côtes, officiers et secouristes français, s’est indigné le porte-parole. Elle est “indigente” parce que l’accord bilatéral proposé “n’est évidemment pas ce dont on a besoin pour réfler le problème”. Avant de dénoncer le “double discours” du Premier ministre britannique, dont la lettre “ne correspond pas du tout aux échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron mercredi”.
Outre la représentante britannique, les ministres en charge de l’immigration belge, allemand et néerlandais, ainsi que la Commission européenne devaient participer à cette rencontre, qui reste “maintenue en format”, mais sans l’Angleterre.
L’objectif? “Définir les voies et moyens de renforcer la coopération policière, judiciaire et humanitaire” pour “mieux lutter contre les réseaux de passeurs”, avaient expliqué les services du Premier ministre français Jean Castex. Une mission qui semble difficile à mener, en l’absence d’un des pays les plus concernés par le sujet.
Dans la matinée, la ministre des Transports britannique Grant Shapps a d’ailleurs demandé à la France de rétablir l’invitation de sa collègue. “Aucune nation ne peut s’attaquer à cela seule. J’espère que les Français reconsidéreront (leur décision)”, a-t-elle déclaré sur la BBC.
D’une façon générale, les relations entre la France et la Grande-Bretagne restent tendues. Gabriel Attal accuse Boris Johnson de vouloir renégocier “un accord à la carte” sur le Brexit notamment au vu des difficultés actuelles sur l’accord de pêche. “Ce n’est pas possible”, a martelé le porte-parole français. “C’est toute l’Europe qui attend de la part des Britanniques un partenaire avec lequel elle peut travailler” et il faut être “extrêmement ferme”.
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