Ce que les huiles essentielles peuvent faire pour vous: vos premiers pas en aromathérapie
Depuis la nuit des temps, les huiles essentielles entrent dans l’élaboration des produits de beauté ou de soin. C’est avec de l’huile végétale de rose musquée dans laquelle avaient macéré des roses de Damas ou des pétales de jasmin que se faisait masser la reine Cléopâtre. Des archéobotanistes, en scrutant les molécules des parfums des pharaons, ont ainsi pu identifier les molécules issues des plantes qui poussaient déjà à cette époque (sauge, romarin, etc.) et qui entraient dans la composition des parfums.
À l’époque, la distillation n’existe pas encore. C’est au Moyen Âge, au tournant du millénaire, que le médecin arabe Avicenne va apporter à l’Occident ce procédé d’extraction toujours en vigueur de l’essence de la plante. Substance odorante et volatile, non grasse, extraite d’un végétal sous forme liquide, une huile essentielle provient d’une sécrétion élaborée par certains végétaux et contenue dans les cellules de la plante.
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Selon l’huile, l’essence aromatique sera extraite des fleurs (néroli, rose), des feuilles et des tiges (le géranium, le patchouli), des graines (anis, cardamome), de l’écorce des fruits (orange, citron), des racines (vétiver, iris), du bois (bois de rose, cèdre), des herbes (thym, palmarosa), des aiguilles (pin, cyprès), des résines et des gommes (galbanum, myrrhe, benjoin). On peut parfois voir les huiles essentielles d’une plante ou d’un fruit à l’œil nu (l’orange, le citron ou le pamplemousse, lorsqu’on les pèle), mais, pour la plupart, elles sont stockées à l’intérieur de la plante (poches canaux) ou sur les tiges (poils sécréteurs).
La qualité des huiles varie considérablement selon le moment de la cueillette, la région de la culture, le savoir-faire du distillateur et le mode de conservation. Le rendement dépend de chaque espèce. Il faut 20.000 roses pour obtenir 1 kilo d’huile essentielle de rose… Les huiles essentielles ont un double effet: elles agissent aussi bien sur notre corps, grâce à leurs vertus thérapeutiques multiples, que sur notre humeur et nos émotions, tant au niveau physiologique que psychologique. Ainsi la lavande, qui cicatrise la peau tout en calmant le stress; le romarin, qui, par voie orale, calme les bronchites, tandis qu’il stimule la mémoire mathématique en diffusion; ou enfin l’encens, qui a une action antivirale tout en stimulant la mémoire. Une huile essentielle est la substance qui “crée” le parfum d’une plante, mais c’est aussi son “essence” : elle contient sa force vitale, son énergie. On parle même de l’“essence vitale” de la plante.
Aromathérapie mode d’emploi
4 façons de les utiliser
- Dans le bain. Pour un moment de détente et de bien-être, on les glissera dans un bain ou dans un gel douche ou un shampooing neutres : les huiles n’étant pas miscibles dans l’eau, on utilisera une base neutre ou du lait en poudre ou liquide non écrémé pour la préparation du bain.
- En diffusion. Pour assainir une pièce et créer un décor olfactif, les huiles sont proposées en diffusion et en inhalation.
- Par voie cutanée. Substances actives, très efficaces, les HE pénètrent au plus profond de la peau et intègrent la circulation sanguine très rapidement, d’où leur incontestable efficacité. La plupart d’entre elles peuvent être utilisées en massage, en privilégiant une dilution avec des huiles végétales pour limiter les risques de réactions: huile de noisette, d’avocat, d’amande douce, de calophylle inophyle ou, à défaut, d’olive. Ou par quelques gouttes sur le poignet (lavande).
- Par voie orale. En utilisant du Solubol, du miel, des comprimés neutres, une boulette de pain ou un demi-sucre de canne (et non de l’eau!), excipients qui vont permettre de bien les mélanger
et de les consommer en toute sécurité.
Précautions d’emploi: elles sont contre-indiquées (sauf exceptions) aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants de moins de 36 mois, aux asthmatiques, aux épileptiques, aux allergiques, aux enfants de moins de 7 ans sans avis d’un spécialiste en aromathérapie.
Il faut toujours respecter la posologie (à la goutte près).
Dans tous les cas, il faut bien se renseigner auprès d’un spécialiste sur leur mode d’utilisation. Elles ne peuvent pas toutes se consommer par voie orale, en diffusion, tandis que d’autres sont très corrosives pour les muqueuses et/ou la peau.
Comment les conserver ?
Pas au-delà de 36 mois et toujours à l’abri de la lumière et de l’air pour les huiles essentielles extraites de zestes d’agrumes (citron, pamplemousse, orange douce ou amère, bergamote…).
Du bio surtout
Attention danger!
D’autres sont agressives pour les muqueuses: cannelle, giroflier, sarriette, thym à thymol, origan compact, etc.
Certaines sont irritantes: verveine exotique, pins et tous les conifères, agrumes, gaulthéries.
Enfin, d’autres HE peuvent être photosensibilisantes (réactives si l’on s’expose au soleil): tous les zestes d’agrumes notamment : bergamote, citron, mandarine, pamplemousse, orange douce, orange amère.
Les propos de cet article ont été recueillis par Elisabeth Marshall.
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