Cette campagne du Conseil de l’Europe célébrant « la liberté dans le hijab » a dû être retirée
Lancée jeudi dernier par le Programme pour l’inclusion et la lutte contre les discriminations du Conseil et cofinancée par l’Union européenne, cette campagne proposait des portraits de plusieurs jeunes femmes, voilées sur une seule moitié de l’image.
Un message en anglais indiquait notamment: “Beauty is in diversity as freedom is in hijab” (“la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab”).
“L’islam est l’ennemi de la liberté. Cette campagne est l’ennemie de la vérité”, a tweeté le polémiste Éric Zemmour, probable candidat à la présidentielle, dénonçant un “djihad publicitaire”.
“Cette communication européenne en faveur du voile islamiste est scandaleuse et indécente alors que des millions de femmes se battent avec courage contre cet asservissement”, a lancé de son côté Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.
“Ceci n’est pas un campagne de propagande des Frères musulmans mais du Conseil de l’Europe”, a ironisé de son côté le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, toujours sur Twitter.
À droite, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a elle aussi fait part de sa “stupeur”, estimant que le voile n’était “pas un symbole de liberté mais de soumission”.
Prétendant à l’investiture des Républicains pour 2022, le maire de Nice Éric Ciotti a dénoncé une “promotion du voile islamique” et une “négation de nos racines judéo-chrétiennes, de notre civilisation, de l’esprit des Lumières”.
“Nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet”
Quant au chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, il a estimé que le Conseil de l’Europe promouvait “désormais ouvertement la soumission aux mœurs islamistes”.
La campagne a également fait réagir à gauche, l’ancienne ministre des Droits des femmes, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, estimant que “dire que la liberté est dans le hijab” revenait à “en faire la promotion”.
L’ancien Premier ministre PS, Manuel Valls, l’a lui jugée “choquante, ahurissante et dangereuse”.
Au sein du gouvernement, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry a indiqué sur LCI que la France avait “fait part de sa désapprobation extrêmement vive, d’où le retrait de cette campagne dès (mardi)”.
“Ces tweets ont été retirés et nous allons réfléchir à une meilleure présentation de ce projet”, a confirmé dans un communiqué transmis à l’AFP le Conseil de l’Europe, l’organisation paneuropéenne basée à Strasbourg.
Ils “faisaient partie d’un projet conjoint” du Conseil et de l’Union européenne “contre la discrimination, dont l’objectif était de sensibiliser à la nécessité de respecter la diversité et l’inclusion et de combattre tout type de discours de haine”, a encore justifié le Conseil.
Les tweets “reflétaient les déclarations faites de manière individuelle par des participants dans l’un des ateliers du projet et ne représentent pas la position du Conseil de l’Europe ou de sa Secrétaire Générale” Marija Pejčinović Burić, a encore assuré l’organisation.
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