Cette Une du « Figaro Magazine » indigne associations et syndicats enseignants
“Comment on endoctrine nos enfants”, titre le magazine hebdomadaire de droite, avant de préciser les sujets de cette “dérive organisée” et problématique selon eux: “antiracisme”, “idéologie LGBT+” et “décolonialisme”.
“Les articles vont jusqu’à reprocher à des associations agréées (…) d’intervenir dans le cadre de sensibilisations aux LGBTphobies, interventions qui rentrent pleinement dans les programmes et objectifs de l’Éducation Nationale”, souligne le syndicat dans un communiqué.
SUD-Éducation met notamment en doute la qualité de l’enquête (co-signée par trois journalistes du Figaro, Judith Waintraub, Nadjet Cherigui et Hugues Maillot, NDLR), un point également soulevé par l’association SOS Homophobie.
“La prochaine fois Le Figaro, plutôt que d’écrire un torchon pareil en ne récoltant que des témoignages anonymes non contredits, et en nous citant sans rien savoir de nos interventions, n’hésitez pas à nous contacter”, a réagi l’association, en se disant “fière” de propager “l’idéologie LGBT+” si cela permet de “faire reculer l’intolérance dans les établissements.”
Une enquête qui “parle le langage de Zemmour”
D’autres observateurs, comme le journaliste Sébastien Natroll, n’ont pas manqué de relever les similitudes entre cette Une et celle de la “National Review” un journal conservateur américain en juillet 2021. “Pourquoi le combat contre la critique de la théorie raciale compte”, titrait à l’époque cette publication.
Plusieurs personnalités politiques de gauche ont dénoncé Une qui “parle le langage d’Orban et de Zemmour”. “L’école publique est une cible constante de l’extrême droite médiatique”, a déploré le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs autres élus LFI, dont Bastien Lachaud et Clémentine Autain sont également montés au créneau.
“La prévention du racisme, des LGBTphobies, du sexisme à l’école est essentiel et capital et n’a rien à voir avec une ‘idéologie’ ou le’décolonialisme’!”, a pour sa part rappelé l’ancien président de SOS Homophobie Joël Deumier, en appelant à éviter “les amalgames dangereux et irresponsables”.
Balayant les polémiques, la rédaction du Figaro Magazine a renvoyé ses détracteurs à la lecture de l’article dans son intégralité, sans “s’arrêter à la Une”. “Nous montrons juste, comme l’a fait il y a 30 ans Pierre-André Taguieff, que l’antiracisme cache parfois des activités, des pensées et des arrière-pensées coupables et dangereuses. Voire racistes elles-mêmes. Ce qu’on appelle une dérive…”, a assumé le directeur-adjoint de la publication Jean-Christophe Buisson sur Twitter.
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