Changer de vie, ils l’ont fait pendant le confinement et ne regrettent rien
Alors que près de 65% des Français qui ont quitté leur emploi pendant la crise sanitaire le regrettent, “Ni remords ni regrets!”, est la devise de ces femmes et ces hommes qui avaient raconté sur Le HuffPost leur changement de vie à la fin de l’année dernière, alors que la crise sanitaire et le dernier confinement étaient derrière nous. Aujourd’hui, plus de 6 mois après, nous les avons recontactés afin qu’ils reviennent sur leurs parcours.
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Émile la brocante: fatigué, mais heureux!
Si Paris lui manque? C’est peut-être ce qu’il n’aurait pas cru. “Je pensais en avoir beaucoup plus besoin”, admet-il. Pour sa compagne, actuellement en télétravail, les marques sont plus longues à prendre. “Elle voit moins de monde, je travaille plus et notre répartition des tâches s’en ressent, mais je suis quant à moi plus flexible”. Finalement, tout est une question d’adaptation au gré des besoins de cette petite famille.
Revenir en arrière et renouer avec sa ville natale? Émile ne l’envisage absolument pas. “Ce serait un échec de partir aujourd’hui sans transformer l’essai”, dit-il. Il est catégorique: “C’est inenvisageable de me retrouver dans la pollution, la tension de Paris!”, clame-t-il.
D’ailleurs, quoi de plus beau que de voir la mer quand on le souhaite, de se réveiller avec le chant des oiseaux et de tout faire pour que ses enfants connaissent ces plaisirs simples, mais d’un luxe inégalable. “Notre vie aujourd’hui présente plus d’avantages que d’inconvénients”, conclut-il.
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Marjolaine: lentement, mais sûrement
Si son projet évolue lentement, et malgré un manque de confiance en elle, Marjolaine y gagne au change. “J’ai beaucoup plus de temps à consacrer à mes enfants”, explique-t-elle, entre deux commandes et l’exercice qu’elle considère encore comme ardu: se vendre. “C’est assez compliqué d’être à la fois sur le plan de la création et de la communication/vente! Et c’est un gros point faible pour moi, j’ai vraiment du mal à communiquer et me faire de la pub”, avoue-t-elle.
Alors qu’elle reprend une activité très chère à sa famille, le syndrome de l’imposteur refait de temps en temps surface. Son métier, Marjolaine l’a appris seule, malgré l’aide de nombreuses vidéos et de contacts sur les réseaux sociaux. “J’ai toujours malgré tout beaucoup de mal à croire en moi et à me dire que ça va ou peut marcher”, regrette-t-elle.
Mais l’humeur est bonne pour cette maman de trois enfants. “Chaque commande reçue est un petit bonheur en plus que je n’avais pas avant, et ça fait du bien à chaque fois!”, termine-t-elle.
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Caroline et Xavier: un petit pied-à-terre mais toujours le pied en l’air
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Pour eux aussi, l’heure est aux projets. “Investir dans un véhicule plus adapté aux très longs périples, et pour ce projet de maison d’hôtes dont on parlait déjà au début de l’aventure. Un petit pied-à-terre, avec potager, verger et animaux et de quoi partir à l’aventure quand cela nous manquerait trop”, envisagent-ils.
Lorsque le couple jette un œil dans le rétroviseur, il est honnête: “C’était une étape de la vie, qui a contribué à notre construction mais plus difficile, plus chère, qui nous rendait esclave de besoins qui n’en sont pas”, admettent-ils.
Malgré une envolée des prix des carburants, “la seule chose qui pourrait nous arrêter”, les deux amoureux font toujours le plein de bonheur simple. “Nous sommes encore plus convaincus que vivre plus simplement dans nos besoins est très positif”, poursuivent-ils. Aujourd’hui, le minimalisme est le secret de leur bonheur. “On retrouve les joies de la vie dans un bon morceau de fromage, une nuit au milieu de la montagne avec les cloches des vaches qui chantent”, terminent-ils.
Gabrielle: ni remords, ni regrets!
Mais s’il y a bien un critère dont elle n’avait pas présumé de la force, c’est bien de celle des réseaux. “Je suis en train de me rendre compte de la force des réseaux professionnels et des réseaux de recommandation, je n’avais pas du tout anticipé cette source de revenus. De même, je suis en train de faire des partenariats avec des agences d’événementiel, et je n’avais pas anticipé leur force de frappe”, s’étonne-t-elle.
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Et même si être à son compte exige une présence sans temps mort, ”ça ne suffit pas à me faire regretter ma décision d’entreprendre!”, s’exclame la jeune femme. Avouant même un faible pour l’entrepreneuriat: “c’est une activité addictive. Voir les résultats concrets de ses efforts est extrêmement gratifiant. Je n’ai aucun regret!”, termine Gabrielle.
Samuel, born to be wild
Attentif cependant à l’inflation, ce motard envisage le camping plutôt que les nuits d’hôtel ou de location pendant ses périples. “Cette idée de dormir à la belle étoile m’a toujours fasciné mais également intimidé. Il va bien falloir essayer!”, s’amuse-t-il.
Au programme, un tour du Mont-Blanc en passant par la Suisse et l’Italie est prévu, tout comme sa soif d’avaler les kilomètres. “Je nourris de plus en plus l’idée de partir de Paris pour me rendre en Turquie en passant par les Balkans”, prévoit-il.
Au-delà de la liberté qu’offrent les voyages à moto, Samuel reste réaliste. “Dans mon métier, je suis confronté à des situations de soin qui me rappellent parfois violemment que notre existence ne tient qu’à un fil. Je vous souhaite à tous de ne pas oublier de vivre, car la vie est belle!”, espère-t-il.
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Christine: quand les planètes s’alignent enfin
Après son premier témoignage, la mère de famille se sent encore plus sereine, et de nombreux témoignages reçus la confortent dans son choix de vie. “Ce mode de vie nomade sur le long terme m’a appris à m’adapter aux situations, à relativiser face à certains imprévus. Ne plus dépendre d’un lieu pour vivre et travailler permet un gros lâcher-prise face à l’avenir”, dit-elle.
Ce qui n’a pas changé? La liberté. “Quand quelque chose nous déplaît, nous pouvons réagir facilement et changer de lieu de vie du jour au lendemain, selon nos besoins, nos humeurs ou les événements extérieurs!”, poursuit-elle.
En se plongeant rapidement dans le passé, Christine admet s’être demandée si cette aventure n’aurait pas dû arriver plus tôt, avant de se raviser. “Ce n’était pas le bon moment. Nous devions d’abord traverser certaines expériences douloureuses pour pouvoir prendre cette décision”. En guise de conclusion, aucun regret. “Je peux vous assurer que je n’en ai pas un seul!”
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Rodolphe, carpe diem
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Si la famille ne s’est pas agrandie, elle voit désormais plus loin. “Nous partons pour le Maroc en octobre pour 6 mois. Nous avons fait le choix d’investir d’un un camping-car”, explique ce retraité de l’Armée de l’air.
Entre le confort et l’aventure, Rodolphe, Noémie et leurs 3 enfants ont choisi. “Nous avons goûté à la liberté sans confort pendant un an, place à la vie de camping-cariste maintenant”, justifie-t-il.
Et lorsqu’il se retourne sur son ancienne vie, il se félicite de l’avoir vécue. “Notre vie d’avant était nécessaire pour vivre celle d’aujourd’hui”, poursuit-il. On l’aura compris, la nostalgie ou les regrets ne font pas partie de l’aventure. “Vivons l’instant présent! Celui que nous avons choisi et non subi”, termine-t-il.
Si changer de vie est un rêve pour la plupart des Français depuis la crise sanitaire, franchir le pas et trouver sa voie, réaliser ses rêves est une aventure propre à chacun. Quels que soient les projets, la situation ou les résultats, ces familles ont su donner un sens nouveau à leur vie.
À voir également sur Le HuffPost: Le changement de vie, un “phénomène complexe” décortiqué dans le magazine “Les déviations”
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