Selon un décompte retransmis en ligne, 2654 employés ont coché “oui” pour être représentés par l’organisation Amazon Labor Union (ALU), créée il y a près d’un an, contre 2131 ayant voté “non”.
À l’annonce des résultats, des applaudissements ont retenti au sein de la petite foule réunie pour l’occasion en bas de l’immeuble où était organisé le dépouillement.
“Les gens ont parlé aujourd’hui, ils veulent un syndicat”, a déclaré Christian Smalls, président de l’ALU, juste après le résultat. Devant la presse, il a remercié ironiquement le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, pour être allé dans l’espace, “car pendant qu’il était là-haut, on a pu monter un syndicat”.
Joie et champagne pour les travailleurs de l’entrepôt #Amazon de Staten Island après la victoire du “oui” pour la formation du premier syndicat Amazon des États-Unis.pic.twitter.com/YSSAgavwuO
— Théo Laubry 🇺🇸 (@TheoLaubry) April 1, 2022
L’entreprise de son côté a fait part dans un communiqué de sa “déception” et dit ”évaluer ses options”. Amazon envisage notamment de déposer une contestation contre “l’influence inappropriée” de l’agence chargée de superviser l’élection (NLRB).
Le président américain Joe Biden, qui ne manque jamais une occasion de louer l’action des organisations syndicales dans le pays, s’est dit lui “heureux que des salariés s’assurent d’être entendus pour les décisions importantes” qui les concernent.
Près de 5000 votants
Aaron Novik, qui travaille dans un entrepôt d’Amazon dans le Connecticut et soutient le mouvement en créant régulièrement de nouvelles affiches, était saisi d’une joyeuse incrédulité. “Comment ont-ils fait? Je ne sais pas. Mais les gens voient maintenant que c’est possible”, dit-il avec à la main une pancarte “nous ne sommes pas des machines, nous sommes des êtres humains”.
Au total, 8325 travailleurs de l’entrepôt JFK8 situé dans le quartier de Staten Island, dans une grande zone industrielle, étaient sur la liste des votants, même si une partie ne travaille plus à Amazon. Ils étaient appelés à voter en personne dans une tente installée devant le bâtiment, du 25 au 30 mars. 4852 personnes ont glissé un bulletin dans l’urne.
Le décompte, effectué par l’agence chargée du droit du travail aux États-Unis (NLRB), avait débuté jeudi après-midi.
Amazon, l’un des plus gros employeurs aux États-Unis, avait réussi jusqu’ici à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays.
Le groupe fait aussi face à deux autres batailles. De l’autre côté de la rue de l’entrepôt JFK8, quelque 1500 salariés du centre de tri appelé LDJ5 sont appelés à voter pour ou contre la création d’une autre antenne de l’ALU, du 25 au 29 avril.
Plus au sud du pays, à Bessemer dans l’Alabama, le syndicat national de la distribution RWDSU que des employés voulaient rejoindre semblait parti pour une possible deuxième défaite contestée.
Jeudi soir, le “non” menait avec 993 bulletins, contre 875 “oui”, mais il restait 416 bulletins dits “disputés”, qui décideront du résultat. Une audience doit décider dans les prochaines semaines ce qui sera fait de ces bulletins.
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