Comment la pandémie a joué les entremetteuses pour ces deux Parisiens
“J’ai l’impression, d’après mon expérience de thérapeute, qu’il y a beaucoup de gens qui attendent que la situation s’améliore avant de chercher à rencontrer de nouvelles personnes”, précise au HuffPost LIFE Marie Bareaud, sexologue. “Certains vont d’ailleurs davantage se tourner vers les amis de leurs amis plutôt que vers des étrangers rencontrés sur internet. Ils vont y trouver plus de sécurité”.
Mais cette situation si particulière a pu donner lieu à de très belles histoires. Sans le vouloir, Marine et Rémy (les deux prénoms ont été modifiés) se sont connus au tout début du confinement et sont aujourd’hui en couple. Tout comme la période durant laquelle ils se sont rencontrés, leur histoire est unique.
Marine, célibataire, la trentaine habite à Paris. Pour éviter de rester seule sans voir personne durant les trois mois de confinement, elle a décidé de se lancer sur une application de rencontre géolocalisée. L’objectif n’était pas de trouver l’amour, mais de proposer à de nouvelles personnes qui habitent le même quartier de venir courir avec elle la semaine. “J’avais un besoin de contact humain sans prise de risques. Il est possible de courir en respectant la distanciation sociale c’est pour cette raison que j’ai choisi cette option”, se confie-t-elle au HuffPost LIFE.
Plusieurs matchs, des dizaines de messages échangés et quelques jours après, c’est avec Rémy, trentenaire également, que la jeune femme décide de tenter l’expérience. “Ce n’était pas du tout la personne qui répondait aux critères que je recherchais pour débuter une relation amoureuse parce que sur les photos, il ne m’attirait pas physiquement, et sa profession n’est pas celle qui est la plus compatible avec la mienne,” se souvient-elle. En revanche au niveau sportif, ils sont tous les deux sur la même longueur d’onde: ils adorent l’escalade. Du côté de Rémy, il y avait déjà une attirance physique.
Le masque, l’accessoire qui peut déstabiliser
En plus de respecter la distanciation sociale et de ne pas être officiellement un rencard, la course a un autre bon point: le port du masque n’est pas recommandé.
En période de coronavirus, pour un premier rendez-vous l’accessoire peut en déstabiliser plus d’un, car la moitié du visage est caché. “Avec le masque, ça me semble difficile de vraiment sentir ce que dégage la personne que l’on a en face de soi. Plutôt que de chercher des stratégies pour savoir comment faire avec cet accessoire, il peut être judicieux de se rencontrer dans un lieu ouvert comme un parc, de se mettre suffisamment à distance, à 1m50, pour pouvoir le retirer et rencontrer la personne à visage découvert. Il est important de poser les mots pour faciliter un éventuel moment de flottement: ‘on est obligés de porter les masques, mais est-ce que ça te convient si on se met à plus d’un mètre de distance pour le retirer?’”, conseille Marie Bareaud. Marine et Rémy n’ont pas eu besoin de passer par ce moment qui peut mettre mal à l’aise.
Des habitudes de rencontres transformées
Pour Marine, ces rendez-vous changent de ses précédentes histoires. “C’est différent de ce que j’ai pu vivre auparavant parce que je me focalisais en premier sur le physique, puis sur l’alchimie qu’il pouvait y avoir entre nous et puis ensuite je découvrais la personne, ce qui pouvait me décevoir par la suite”.
Le couple s’est concentré sur des détails auxquels il n’aurait pas prêté attention lors de rencards habituels. “Cette situation peut rendre les personnes créatives et plus observatrices et leur permettre de faire attention à d’autres choses auxquelles on ne prête pas d’importance habituellement. Le sourire est érotique, mais les yeux le sont aussi. On peut faire passer beaucoup de choses par son regard, ça peut être intéressant de chercher à y mettre son énergie”, détaille Marie Bareaud.
Observer son partenaire, le conseil numéro 1 en période d’épidémie
Paradoxalement, c’est durant cette soirée-là que le premier bisou a été échangé. “J’ai trouvé que c’était le bon moment pour sauter le pas et lui montrer qu’il me plaisait également”, assure Marine.
Pour éviter tout malaise, Marie Breteau conseille d’observer et de s’adapter à la façon d’être de son partenaire. “Les personnes peuvent y aller de manière directe en expliquant quelles sont leurs conditions. Elles posent alors le cadre et ça va assurer leur sécurité. Ou alors elles peuvent observer comment le partenaire éventuel se comporte: s’il fait la bise ou s’il est très prudent quant aux gestes de sécurité. On aura nos réponses juste en observant”, explique-t-elle.
Des rencontres avec beaucoup de sensualité
Pour Marie Breteau, la situation liée au coronavirus va amener ”beaucoup de sensualité” et on va être davantage concentré sur “son désir: est-ce que j’ai envie d’être caressé par les mains que je vois? On va repérer d’autres détails que l’on ne voit pas forcément au quotidien, parce que plus dans des automatismes. Les contraintes peuvent stimuler la créativité et ça pourrait développer davantage de sensualité”, conclut la sexologue.
Une fois le confinement terminé, Marine et Rémy ont passé un week-end tous les deux pour se découvrir à l’extérieur de Paris. 4 mois après leur rencontre, le couple a gardé le même rythme de vie: ils se voient dès que leur emploi du temps le permet, et sont partis en vacances ensemble cet été.
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