Comment les parents peuvent aider les ados à surmonter les complexes créés par les réseaux sociaux – BLOG
Ces informations risquent d’inquiéter les parents et d’en inciter certains à interdire l’usage des réseaux sociaux à leurs enfants. Ce qui pourrait évidemment créer quelques conflits. Par ailleurs, les jeunes trouvant bien souvent un moyen de les contourner, de telles interdictions sont vouées à l’échec.
Cette actualité est revanche une excellente occasion pour les parents de discuter avec leurs enfants de leur vie en ligne, pour les aider à rendre leurs expériences sur les réseaux plus positives.
Des objectifs irréalistes
Toutefois, cette étude montrait que ce n’était pas forcément le temps passé sur les réseaux sociaux, mais plutôt des activités spécifiques comme le visionnage, la retouche et la publication de photos idéalisées qui posaient problème.
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Les photos ou selfies postés par les célébrités, les influenceurs, voire des amis sur les réseaux sont en effet soigneusement mis en scène et agrémentés de filtres. Loin d’être le reflet réaliste de l’apparence d’une personne, la plupart de ces photos font la promotion d’objectifs impossibles à atteindre. Les gens comparent spontanément leur apparence à ces photos retouchées, et en concluent qu’ils sont bien moins attirants.
En plus d’avoir un effet négatif sur l’image du corps et le moral en général, ce genre de comparaisons entraîne une hausse des comportements malsains en matière d’alimentation et d’exercice physique. L’impact de telles comparaisons est notamment bien pire que celles que l’on pratique quand on rencontre d’autres personnes dans la réalité. En effet, sur les réseaux sociaux, les gens estiment que les autres sont nettement plus attirants qu’eux, alors qu’ils ne les trouvent qu’un peu plus attirants quand ils les voient vraiment en face d’eux.
Des lieux de sociabilité
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De plus, les réseaux constituent un élément central de la vie sociale des jeunes; ils leur permettent d’établir et conserver des amitiés. En temps de confinement et de Covid-19, cette forme de communication s’est avérée vitale.
Les activités sur les réseaux sociaux faisant partie de l’identité des jeunes, les parents doivent essayer, autant que possible, de mieux comprendre ces pratiques plutôt que de systématiquement les critiquer. Les parents qui ne savent pas comment fonctionnent les réseaux sociaux peuvent demander à leurs enfants de les guider sur les différentes plates-formes afin d’être un peu plus au fait des contenus proposés à leur progéniture.
De tels échanges ouvrent la voie à une meilleure connaissance des réseaux sociaux, dont la maîtrise passe nécessairement par une capacité à évaluer, analyser et remettre en question les messages et les images que l’on y trouve.
Les recherches ont montré que l’éducation aux réseaux sociaux a un impact positif sur l’image du corps des jeunes. Les parents peuvent discuter avec leurs enfants des filtres, de la retouche des images et vidéos, et justement leur expliquer que ce que l’on voit en ligne n’est pas toujours le reflet de la réalité.
Apprendre à chasser les pensées négatives
En aidant les jeunes à rendre leurs expériences sur les réseaux sociaux plus positives et valorisantes, les parents ont un rôle clé à jouer. Interrogez les jeunes sur ce qu’ils ressentent lorsqu’ils sont sur les réseaux sociaux. Si le fait de suivre un compte particulier leur donne une mauvaise image d’eux-mêmes, dites-leur de s’en désabonner ou de mettre cette personne en sourdine. Encouragez-les plutôt à suivre des comptes qui s’intéressent à autre chose que l’apparence: sports, voyages, arts, humour, etc.
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D’autres études ont révélé que le fait de rechercher et de voir sur les plates-formes des contenus positifs sur l’apparence physique aura tendance à améliorer notre humeur générale. Les parents peuvent également aider leurs enfants à développer un large éventail de stratégies d’adaptation pour contrer les pensées négatives qui leur viendraient en utilisant les réseaux sociaux ou lors de rencontres en face à face.
Comme celle consistant à faire preuve d’autocompassion envers son corps, ce qui, d’après les recherches, a des effets positifs. L’exercice de l’ami compatissant, par exemple, consiste à dire aux jeunes: “Fais preuve d’autant d’indulgence envers toi-même que tu le ferais si ta meilleure amie te parlait de la mauvaise image qu’elle a de son corps.”
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Certaines plates-formes, dont Instagram, permettent à leurs utilisateurs d’ouvrir plusieurs comptes. Cela peut s’avérer utile quand les jeunes voient trop de contenus qui les rendent malheureux. Les recherches attestent des effets positifs qu’il y a à détenir plusieurs comptes, y compris sous pseudonyme, sur les réseaux sociaux, car ils peuvent y exprimer par ce biais différentes facettes de leur personnalité.
La version originale de cet article a été publiée en anglais.
Ce billet est également rédigé par:
- Jasmine Fardouly, Chargée de recherche, Université de Nouvelle-Galles du Sud;
- Marilyn Bromberg, Maître de conférences en droit, The University of Western Australia;
- Tama Leaver, Professeur d’études sur Internet, Université Curtin;
- Ysabel Gerrard, Maître de conférences en médias numériques et société, Université de Sheffield.
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