Comment l’orque en danger dans la Seine va être guidée vers la Manche
Sur la base des propositions faites par un groupe d’experts et pour tenir compte de l’état de santé dégradé de l’orque, “la décision a été prise de privilégier une méthode d’intervention douce”, a précisé la préfecture dans un communiqué.
Communiqué relatif à la surveillance de l’orque 🐳 affaiblie observée dans la Seine ⤵️ pic.twitter.com/nF4AQ5V6SY
— Préfet de Normandie et de la Seine-Maritime (@Prefet76) May 27, 2022
Elle vise à assurer un suivi ”à distance de l’animal par le recours à un drone, coordonné avec une intervention visant à assurer une diffusion de stimuli sonores (sons émis par une population d’orques) pour attirer et guider l’animal vers la mer”, son milieu naturel.
“Le recours à ces méthodes peu invasives, à plusieurs centaines de mètres de distance, permet d’éviter l’intervention de navires à proximité immédiate de l’animal, qui pourraient aggraver son état de stress et mettre en danger sa survie, comme la sécurité des intervenants”, justifie la préfecture.
Aider l’orque à revenir à la mer
Cette solution a été retenue à l’issue d’une réunion qui s’est tenue vendredi, sous l’autorité du préfet, associant l’ensemble des acteurs et partenaires impliqués. C’est la première fois que cette opération est réalisée en France, précise le Monde, mais elle a déjà été couronnée de succès en Norvège.
Selon la préfecture, pour “essayer d’identifier une solution permettant d’inciter l’animal sauvage à reprendre le chemin de la mer”, un groupe de travail était réuni jeudi associant des experts nationaux et internationaux des mammifères marins.
Jeudi aussi, l’ONG Sea Shepherd avait expliqué qu’intervenir était extrêmement compliqué et reposait sur un dilemme: soit aider l’orque à rejoindre la mer, ce qui pourrait causer du stress et l’intervention humaine pourrait être fatale; soit la laisser s’approcher seule de la mer, ce qui comporte aussi des risques, car l’orque n’est pas faite pour vivre en eau douce.
L’organisation félicite donc “cette première tentative moins invasive qu’un drive avec des manœuvres de bateaux (qui) augmente ses chances de survie, en réduisant le stress induit. Nous espérons que l’expérience sera concluante”. Et de rappeler qu’il ne faut surtout pas d’attroupement lors de ce sauvetage, au risque de causer la perte de l’animal.
Agnès Benet, docteure en biologie marine interrogée par le Monde, est plus inquiète: “Si elle est vraiment malade, la réintégrer dans son milieu n’est pas forcément adapté car c’est prendre le risque de contaminer tout son groupe.”
Pronostic vital engagé
Aperçu pour la première fois le 16 mai entre Honfleur et Le Havre, près du Pont de Normandie, l’orque, qui mesure entre 4 et 5 mètres, est “très probablement arrivée déjà affaiblie vers l’estuaire de la Seine”, avait indiqué à l’AFP Gérard Mauger, vice-président du GECC.
“Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets”, soulignait-il. La préfecture avait aussi rappelé que cet animal “n’a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d’eau douce. Il pourrait être blessé ou malade”. Les associations tentaient néanmoins de rassurer, indiquant que l’orque n’était pas à l’agonie et arrivait à se nourrir bien qu’elle ait perdu du poids.
Appelant à ”éviter tout rassemblement ou affluence à sa proximité” qui pourrait “mettre cet animal sauvage en danger mais surtout représente un risque pour les personnes”, la préfecture déjà avait annoncé mercredi la prise de mesures d’interdiction reposant juridiquement sur un avis à la navigation, “afin que le cétacé ne soit pas approché”.
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