Covid-19 et fêtes de fin d’année: 6 réponses graduées pour limiter les risques
CORONAVIRUS – Ces fêtes de fin d’années ne seront “pas comme les autres”. La phrase répétée en boucle et les mises en garde quasi quotidiennes du gouvernement et des scientifiques forcent les Français à innover pour leurs célébrations du mois de décembre en pleine seconde vague de coronavirus.
Malgré la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus, les autorités françaises n’ont pas imposé d’interdictions pour le soir de Noël. Le gouvernement a préféré miser sur “le bon sens et l’esprit de responsabilisation” et sensibiliser au risque d’un nouveau pic de contaminations après les fêtes. Contrairement aux Italiens, les Français jouiront donc d’une certaine liberté: ils pourront se déplacer entre les régions et se réunir en famille même si le gouvernement préconise de ne pas être plus de six.
Mais pour que ces réunions se déroulent de la façon la plus sécurisée qui soit d’un point de vue sanitaire, chaque famille y va de son idée. Isolement préventif pour certains, dépistage général pour d’autres, ou encore tablée réduite… Toutes ses options permettent de réduire les risques de transmission. Avec une efficacité variable, que Le HuffPost a tenté de hiérarchiser.
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Ne pas se réunir physiquement
C’est une solution drastique, psychologiquement difficile à accepter, mais c’est aussi la plus efficace pour limiter les risques de propagation du virus: passer les fêtes uniquement avec les membres de son foyer, sans céder à l’envie de faire des kilomètres pour retrouver les proches que l’on n’a souvent pas vus depuis plusieurs mois.
“C’est incroyablement difficile parce que, particulièrement pendant la période des fêtes, nous voulons vraiment être avec notre famille. Mais dans certains cas, ne pas avoir de réunion de famille est l’option la plus sûre”, a ainsi insisté Maria Van Kerkhove, chargée de la gestion de la pandémie à l’OMS.
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S’isoler quelques jours avant de retrouver les siens
C’est l’une des recommandations évoquées par les autorités anglaises et québécoises: un isolement préventif avant la réunion familiale. Et selon l’épidémiologiste Catherine Hill interrogée par Le HuffPost, elle est loin d’être mauvaise… à condition et seulement à condition de respecter plusieurs points.
Tout d’abord, il faut que l’isolement se fasse pendant au moins sept jours, le laps de temps après lequel un individu contaminé (qu’il le sache ou qu’il l’ignore) cesse d’être contagieux. Ensuite, et surtout, il faut que l’isolement soit absolu, sans aucune sortie d’aucun membre du foyer. Enfin — et c’est loin d’être un détail — il faut que tous les participants au dîner de Noël acceptent de jouer le jeu, avec la même rigueur.
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Se faire tester
C’est une idée parmi les plus répandues et elle est recommandée par certains médecins: se faire tester en amont pour ne pas ramener sans le savoir le virus à table.
Mais là encore, il y a un écueil, voire plusieurs. Le premier étant la fiabilité du test. Le test PCR est le plus sûr, mais il est inimaginable de tester l’ensemble de la population française sur un laps de temps aussi court. Les tests salivaires ne sont pas vraiment conseillés, leur efficacité n’étant prouvée que sur les personnes symptomatiques.
Les tests antigéniques peuvent alors apparaître comme une bonne option, vers laquelle se tournera d’ailleurs le pédiatre et infectiologue Robert Cohen. “Quand on les réalise au bon moment, lorsqu’on est contagieux, ces tests ont une sensibilité extraordinaire. (…) Sachant que ces résultats sont valables quelques jours au mieux, l’idéal est de s’y rendre la veille ou le jour même”, conseille-t-il dans Le JDD.
Attention toutefois à ne pas se remettre dans une situation à risque entre le moment où le test est fait et le soir de Noël. Là encore, si le test (PCR notamment) est fait plusieurs jours avant le 24, il vaut mieux s’isoler entre temps.
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Limiter le nombre de convives
C’est la fameuse “règle des six” recommandée dès le mois d’octobre par le gouvernement. Là encore, il ne s’agit pas d’une consigne stricte, et comme l’a souligné Olivier Véran, il n’y aura pas de “contrôles de Noël” pour compter les convives.
En revanche, pourquoi avoir choisi ce nombre de 6, sans compter les enfants? Selon Alain Ducardonnet, cardiologue et spécialiste santé de BFMTV, ce n’est pas tant le nombre qui importe que le message derrière. “Il n’y a pas de démonstration scientifique qui dise qu’à partir de 7 c’est beaucoup plus dangereux. (…) Avec cette nouvelle règle, il faut simplement comprendre que “plus on est nombreux, plus il y a un risque de contamination”, soulignait-il en octobre.
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Se réunir… en plein air
On le sait, les risques de contamination par le Sars-Cov2 sont plus importants dans des espaces clos, où les personnes sont agglutinées les unes sur les autres. Mais pour le repas de Noël, difficile de faire autrement, à moins de répartir la tablée dans toute la maison, avec les enfants qui dînent dans les chambres, les parents à la cuisine et les grands-parents au salon. Ou comment tuer dans l’œuf l’esprit de réunion familiale propre à Noël.
L’idée, émise par un médecin français, a été raillée. Mais pour pouvoir passer un moment avec ses proches tout en évitant des situations à risques, il est aussi possible de les retrouver en plein air, avec le masque, le temps par exemple d’une promenade dans la journée ou en soirée. Une façon de passer du temps avec sa famille sans être enfermés… à condition bien sûr d’avoir un espace extérieur qui s’y prête (et de supporter le froid).
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Table rallongée et fenêtres grandes ouvertes (et gestes barrières)
Rien à faire, pour certains, Noël ne peut se concevoir sans a minima une soirée et un repas en famille, même si vous avez réduit drastiquement la liste des invités. Mais même à ce niveau, quelques efforts peuvent être faits: comme éloigner les participants le plus possible autour de la table, aérer (très) régulièrement les pièces, voire même porter un masque hors des repas.
″À ceux qui vont fêter Noël avec des membres plus âgés de leur famille ou avec des proches à risque, je dis qu’il faudra faire très attention: une table à part pour les personnes fragiles; une aération fréquente des pièces”, recommande le professeur Arnaud Fontanet, médecin épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil Scientifique dans Le JDD.
De même, on évitera certaines activités de groupes propices à la circulation du virus: ce n’est donc absolument pas le moment de vous lancer dans votre meilleur karaoké de “All I Want for Christmas”, de brancher “Just Dance” (non pas à cause de la transpiration, mais plutôt de votre essoufflement) ou encore de souffler dans des cotillons – recommandations particulièrement valables dans l’optique des soirées pyjama qui ne manqueront pas d’avoir lieu le 31 décembre, malgré le couvre-feu.
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