MÉDIAS – Au début de l’épidémie, Jean-Pierre Pernaut semblait avoir mieux anticipé la crise sanitaire que le gouvernement, mais depuis la rentrée, cela semble l’inverse. Entre les premiers cas détectés en Europe en début d’année et le rebond des contaminations au Covid-19 observé cet été, le présentateur du 13h de TF1 a basculé du tout au tout, de la clairvoyance vers l’obscurantisme, avant de renoncer finalement à distiller jour après jour à ses téléspectateurs un discours faussement “rassuriste”.
Porte-voix des contestataires, Jean-Pierre Pernaut a successivement contesté la généralisation du port du masque jusque dans les rues, douté de la reprise de l’épidémie malgré des indicateurs graves et concordants, mais aussi suggéré que le coronavirus serait devenu moins virulent. “Jean-Pierre Pernaut n’aime pas les masques. Depuis la rentrée, ce ne sont que soupirs, petites remarques, amères plaisanteries de pieds de reportage, ou de fins de JT”, relevait mi-septembre le quotidien Libération.
Citant une source médicale pourtant très controversée, le professeur Christian Perronne, le directeur adjoint de l’information de TF1 l’a jugée suffisamment crédible, le 3 septembre, pour faire passer le message contestable que “l’épidémie continue à régresser”. Le 7 septembre, après la découverte d’un foyer de contamination dans un Ehpad aveyronnais, Jean-Pierre Pernaut en tire la conclusion que “deux malades hospitalisés seulement sur cette quarantaine de cas, cela semblerait montrer que le virus n’est pas exactement le même que celui du mois de mars”, laissant espérer aux téléspectateurs de TF1 une possible diminution de la virulence du SARS-CoV-2.
Attachée à lutter contre “les désordres de l’information”, la radio France Culture interrogeait deux jours plus tard le directeur de recherche au CNRS à l’Université Paris-Saclay, le virologue Yves Gaudin, qui expliquait alors que si le virus a légèrement varié, il n’a pas muté pour autant (des “petites différences mais qui appartiennent tous à la même souche du SARS-CoV-2″), et que les personnes infectées affrontent ’”à l’heure actuelle” le même virus qui circulait en mars.
C’est ainsi qu’après eu avoir eu, avec d’autres, un temps d’avance sur les mesures annoncées tardivement par les autorités courant mars, le présentateur du 13h de TF1, début septembre, a pris du retard sur le gouvernement, comme vous le pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article. “Non, le virus n’a pas muté pour être moins dangereux”, a rappelé le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce jeudi 22 octobre lors d’une conférence de presse où le Premier ministre, Jean Castex, a coupé court aux discours “rassuristes” en confirmant que “la deuxième vague est là”.
Ce n’est qu’à partir du 16 septembre que Jean-Pernaut a commencé à admettre ”ça continue à progresser”, allant jusqu’à réaffirmer ce jeudi 22 octobre que “l’épidémie continue à s’accélérer”. À quelques semaines de son dernier JT, prévu le 18 décembre, le journaliste a senti in extremis le vent tourner.
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