Cette proposition inquiète toutefois le collectif de médecins du côté de la science, qui en souligne les risques et espère qu’elle “n’a pas pour but d’habiller sans le dire, des mesures de médecine de catastrophe”, dans une tribune en ligne.
La Haute autorité indique que “face à la reprise de l’épidémie de Covid-19 et la très forte sollicitation des services hospitaliers” elle a été saisie par le ministère de la Santé sur la possibilité de proposer à certains patients une oxygénothérapie à domicile.
“L’hospitalisation reste recommandée pour les patients à risque de faire une forme sévère de la Covid-19”, note-t-elle dans son avis publié lundi soir.
Cependant la HAS “considère qu’une prise en charge à domicile serait possible pour deux types de malades”. En l’occurrence pour “des patients qui ont été hospitalisés et dont l’état de santé permet d’envisager un retour à domicile avec un apport en oxygène nécessaire à leur prise en charge” et “exceptionnellement des malades dont l’état de santé permet une prise en charge initiale à domicile”.
Les critères
Le patient “doit être autonome, disposer d’un domicile salubre, avec la présence permanente d’un tiers, être situé à moins de 30 minutes d’un établissement de santé de référence disposant d’une structure d’urgence ou d’un SMUR (véhicule spécialisé lié au Samu, ndlr) de proximité”, détaille la HAS.
D’autres critères sont liés à l’objectif thérapeutique: pour un patient sortant d’une hospitalisation, poursuite du sevrage de l’oxygène avec un besoin de moins de 4 litres/minute d’oxygène pour maintenir la saturation en oxygène du sang; pour un patient non hospitalisé, rétablir cette saturation sanguine à plus de 92% au repos.
Sont exclus d’office de cette prise en charge à domicile, les patients souffrant d’une pathologie chronique (diabète, insuffisance rénale) non stabilisée, d’une obésité morbide, les patientes enceintes… Idem pour ceux qui cumulent au moins “deux critères mineurs” d’exclusion (plus de 70 ans, pathologie cardiovasculaire, cirrhose, diabète équilibré…). L’âge seul ne suffit pas à exclure un patient de ce dispositif, ajoute-t-elle.
Une surveillance rapprochée par une équipe pluriprofessionnelle (médecin généraliste, infirmier, kiné) en lien avec une équipe hospitalière de référence s’impose.
La sécurité du malade doit être constamment vérifiée avec l’aide d’une personne de la famille, d’un aidant ou encore d’un professionnel de santé passant à domicile. La télésurveillance permet, si elle est disponible, une surveillance rapprochée du malade et une aide pour son entourage. En cas d’aggravation, le malade doit pouvoir être rapidement hospitalisé en contactant sans délai le Samu ou l’unité d’hospitalisation de référence.
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