Covid: Trump ne veut pas délivrer le vaccin à New York tout de suite
“Les cas sont nombreux, mais c’est uniquement parce que nous avons le meilleur programme de dépistage au monde”, s’est par exemple enthousiasmé Donald Trump, alors que le pays s’approche des onze millions de cas détectés. Surtout, le président sortant s’est réjoui des progrès de l’entreprise Pfizer concernant un futur vaccin contre le coronavirus.
“Des millions de doses seront très bientôt distribuées. Nous sommes tous prêts, nous n’attendons plus que l’approbation finale. Dès que ce sera bon, le vaccin sera disponible pour toute la population”, a affirmé Donald Trump, évoquant le mois d’avril comme échéance envisagée, lui qui avait plusieurs fois promis qu’il serait disponible avant la fin de 2020.
Toute la population… sauf l’État de New York
Sauf que Donald Trump ne parlait en réalité pas de tout le pays comme il l’a immédiatement précisé: “Toute la population à l’exception de quelques endroits tels que l’État de New York où, pour des raisons politiques, le gouverneur a décidé qu’il souhaitait prendre son temps avec le vaccin, qu’il n’a pas entière confiance dans la provenance du vaccin, et surtout pas dans cette présidence et ce gouvernement.”
“Je pense que c’est une très mauvaise décision d’un point de vue sanitaire”, a poursuivi Donald Trump, fustigeant encore la gestion d’Andrew Cuomo, le gouverneur démocrate de l’État. “Il devra nous dire quand il est prêt, mais nous ne pouvons pas le donner à un État qui ne le distribuera pas immédiatement à la population.”
Évoquant sans davantage de détails des articles de presse qui seraient extrêmement durs à l’égard de la gestion new-yorkaise de l’épidémie, le président Trump, ancien résident de New York avant de déménager en Floride, a conclu: “Bref, nous ne délivrerons ce vaccin à New York que quand nous aurons l’autorisation de le faire, et c’est très douloureux pour moi à accepter.”
Plusieurs États craignent une précipitation de la Maison Blanche
“Rien de ce que Donald Trump a dit n’est vrai… Surprise!”, a immédiatement rétorqué Andrew Cuomo au micro de MSNBC. En effet, face à la réponse nationale inefficace et précipitée de l’équipe présidentielle pour contrer la pandémie, l’administration new-yorkaise a fait savoir qu’elle ferait approuver une seconde fois le vaccin avant de commencer sa distribution. Et qu’elle tenterait de venir en priorité en aide aux communautés les plus durement touchées par le virus, ce qui a sensiblement déplu au président.
D’autres États comme la Californie, l’Oregon, Washington et le Nevada en ont fait de même, craignant que la Maison Blanche ait accéléré le processus de validation du vaccin en vue de la présidentielle.
Rappelant que l’État de New York mène une enquête pour fraude fiscale contre Donald Trump et que l’État a très largement voté contre le président sortant lors de la présidentielle, le gouverneur Cuomo a en outre assuré à MSNBC que: “Donald Trump a une dent contre New York et il adore nous pointer du doigt”.
Une épidémie “politisée”
Sauf que dans le cas du coronavirus, ce n’est pas New York qui a un problème, mais bien le président, a ajouté Andrew Cuomo, craignant que la “politisation” de l’épidémie rende cette dernière encore plus dangereuse pour le peuple américain. Le président-élu Joe Biden a d’ailleurs fait une sortie allant dans le même sens, déplorant sa propre impuissance face à une épidémie qui s’accélère et une réponse nationale qui “fait tristement défaut”.
I am the president-elect, but will not be president until next year. COVID-19 does not respect dates on the calendar, it is accelerating right now. Urgent action is needed today, now, by the current administration.
— Joe Biden (@JoeBiden) November 14, 2020
“Je ne serai président que l’an prochain. Mais le covid-19 ne suit aucun calendrier, et il accélère en ce moment. Il faut prendre urgemment des mesures, dès maintenant, et que ce soit l’administration encore en place qui le fasse…”, a ajouté l’ancien vice-président dans un tweet.
C’est pourquoi l’État de New York ne compte pas se laisser faire face aux manœuvres médiatiques et politiques du président sortant. Le procureur général de l’État a d’ailleurs assuré qu’il porterait plainte si Donald Trump mettait ses menaces à exécution et qu’il ne distribuait effectivement pas le vaccin à tout le pays.
De l’aveu même de Donald Trump ce vendredi, la distribution du vaccin ne devrait toutefois pas être possible avant le printemps. Et à ce moment-là, ce ne sera normalement plus le même homme qui siégera à la Maison Blanche.
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