Sur Instagram, le comédien de 48 ans a partagé une vidéo de lui sur scène, dans laquelle il rappelle qu’il a été dit dans la presse qu’il a été invité à parler aux employés transgenres de la plateforme de streaming, mais qu’il aurait refusé. “Ce n’est pas vrai, assure-t-il. S’ils m’avaient convié, j’aurais accepté, même si je ne sais pas très bien de quoi nous aurions parlé.”
La scène est tirée du tournage d’un prochain documentaire sur Dave Chappelle, réalisé par Julia Reichert et Steve Bognar. L’humoriste ajoute: “J’ai dit ce que j’ai dit, et les gars, j’ai entendu ce que vous avez dit. Comment ne pourrais-je pas? Vous avez dit que vous vouliez un environnement de travail sûr chez Netflix. On dirait, désormais, que je suis le seul à ne plus pouvoir y aller.”
“J’ai foiré”
Cette dernière, dont les spectacles comiques ont rencontré beaucoup de succès sur Netflix, fait partie de celles et ceux qui ont dénoncé l’attitude de la plateforme de streaming face à la polémique. “Tu ne m’as pas payée assez pour gérer les conséquences réelles des discours haineux que tu refuses de reconnaître, Ted [Sarandos, un des patrons de Netflix, NDLR] . Va te faire foutre, toi et ton culte amoral basé sur un algorithme”, s’était-elle emportée.
La polémique a été déclenchée voici plusieurs semaines par le spectacle The Closer diffusé par Netflix, dans lequel Dave Chappelle, star du stand-up, répond aux critiques l’ayant déjà accusé par le passé de s’être moqué des personnes transgenres. Il rétorque notamment que “le genre est un fait” et que ses détracteurs sont “trop sensibles”.
Le spectacle de Dave Chappelle a été condamné par certains groupes LGBT+ comme GLAAD, qui déplorent, études à l’appui, l’impact négatif que peut avoir la diffusion de stéréotypes sur les minorités.
Dans un mémo adressé aux salariés de Netflix, le codirecteur exécutif en charge des contenus Ted Sarandos avait estimé que ce qui était diffusé ”à l’écran ne se traduisait pas directement en conséquences néfastes dans le monde réel” et que le principe de la liberté d’expression primait. Mais il a fini par admettre s’être trompé, en déclarant notamment dans des interviews à plusieurs publications spécialisées d’Hollywood: “J’ai foiré”
Dave Chappelle, seul contre tous?
Alors que le responsable de Netflix a toutefois réaffirmé, qu’à son avis, le spectacle de Dave Chappelle ne devait pas être retiré de la plateforme, trois employés dont Terra Field, une employée transgenre du service de streaming, ont été mis à pied pour avoir fait irruption dans une réunion virtuelle de cadres pour dénoncer le spectacle controversé, avant d’être réintégrés. Un autre salarié a, lui, été licencié pour avoir divulgué des informations confidentielles sur le coût de The Closer.
Mercredi 20 octobre, quelques dizaines d’employés de Netflix ont débrayé pour l’occasion et rejoint dans une rue d’Hollywood un nombre identique de militants qui réclamaient bruyamment une meilleure représentation des personnes transgenres. “Je pense que les salariés trans et non-binaires ne sont pas en sécurité tant que leur employeur diffuse du contenu qui pourrait leur nuire”, a déclaré un employé de Netflix Animation, Devan McGrath, qui avait pris part au débrayage.
Dave Chappelle, lui, a l’impression d’être décrit dans les médias comme un opposant à la communauté LGBT+. “Ce n’est pas le cas, assure-t-il ce lundi dans sa vidéo. […] Il est question des intérêts d’une entreprise et de ce que je peux dire ou ne peux pas dire. Pour info, et j’ai besoin que vous le sachiez, tous ceux que je connais dans cette communauté m’ont été très aimants et m’ont soutenu. Donc, je ne sais pas à quoi riment toutes ces bêtises.”
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