Voyage en fusée, vacances en jet-privé, séjours sur des super-yachts, les loisirs des ultra-riches sont critiqués pour leur coût environnementale et climatique. Pourtant les plus grosses fortunes se retrouvent à Davos, applaudissent Greta Thunberg et s’érigent en défenseur de la planète. Dans Fin du monde et petits fours, sorti aux éditions La Découverte, l’auteur, Edouard Morena décrypte les stratégies des plus riches pour influencer les politiques climatiques.
63 milliardaires français émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française, soit 34 millions de personnes, selon un rapport de Greenpeace et d’Oxfam. L’étude, intitulée les milliardaires français font flamber la planète et l’état regarde ailleurs, met également en évidence que 3 milliardaires français émettent autant de CO2 via leur patrimoine financier que celui de 20% des français. Ces chiffres illustrent la responsabilité des ultra-riches dans le chaos climatique. Pourtant, une partie des principales fortunes s’organisent et forment « une jet-set climatique » qui s’est donné pour mission de remplacer le capitalisme fossile par un capitalisme vert. Voyant dans le dérèglement climatique de nouvelles opportunités économiques et un moyen de spéculer sur la catastrophe, avec une économie du climat qui émerge, la bourgeoisie investit dans un nouveau récit qui met au centre la figure de l’entrepreneur capable de trouver des solutions technologiques.
Capables d’investir, comme Jeff Bezos 150 millions de dollars dans des mouvements américains pour le climat en 2021, et d’apparaître comme des « philanthropes climatiques », ces milliardaires orientent les débats et les négociations internationales à leur profit. Dans un livre, Fin du monde et petits fours, le politiste et maître de conférences en science politique à l’University of London Institute in Paris (ULIP), Edouard Morena décrypte les mécanismes de cette classe sociale privilégiée, organisée et consciente, qui nuit au climat mais qui s’érige champion de la Terre.
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Cet article soulève des questions cruciales sur l’hypocrisie des ultra-riches en matière de crise climatique. Il est inquiétant de constater comment ceux qui contribuent le plus aux émissions de gaz à effet de serre se présentent comme des défenseurs de la planète. Edouard Morena met en lumière les mécanismes de cette “jet-set climatique” qui, derrière des apparences de philanthropie, continue à exploiter la crise pour des profits. Une lecture essentielle pour mieux comprendre les enjeux du capitalisme vert et les véritables responsables de la dégradation environnementale.