DE PASSAGE
Séance unique le mercredi 15 décembre à 19h suivie d’un débat animé par Grégory
Mykolow, formateur à l’institut de formation des cadres de santé du CHU de Montpellier, et en présence de Thierry Lanfranchi, réalisateur,
et Alain Guyard, philosophe forain.
Thierry LANFRANCHI – documentaire France 2019 1h13mn –
Du 15/12/21 au 15/12/21
Face à l’idée que tout s’accélère, que l’urgence guette à chaque coin de rue, que l’on doit toujours dépasser ses limites, face au vertige des exigences d’un monde qui va toujours plus vite, plus loin, plus… il y a l’autre temporalité, celle du temps qualitatif construit par petites touches, tel un peintre pointilliste, laissant peu à peu l’œuvre se dessiner d’elle-même.
C’est donc ce fort désir de ralentissement qui entraîne le cinéaste et sa compagne à emprunter à pieds ce chemin ancestral de transhumance que Thierry Lanfranchi connaît très bien, pour l’avoir pris souvent quand il était gosse, avec des souvenirs (presque partagés !) de se retrouver bloqué derrière des troupeaux, sur cette route mythique, quasi intemporelle. Ensemble, ils se laissent porter par la route, guidés par les rencontres et les heureuses conjonctions qu’offre le hasard.
Le film se déploie devant nous, avec nous, au gré des sentiers et des autoroutes, dans les plaines et les monts, dans les cités et les déserts, alternant visages et paysages, paysages et visages, entrelacés de paroles aussi singulières qu’universelles, et nous distille ainsi par touches délicates de plaisirs et de beautés partagés, cette invitation au voyage pleine de surprises, cette joie de redécouvrir le présent enraciné dans des gestes simples et néanmoins essentiels.
Dans ce hors temps entre Crau et Alpage, nous avançons comme dans la vie sans savoir, à tâtons, par effleurement de route et de doute, au charme des rencontres. « C’est un film fait d’errances sans déshérence, de nonchalance étonnée et tranquille. On y emprunte le chemin, on l’emprunte seulement, en y laissant la légère empreinte de ses pas incertains. Et nous autres, qui voyons se faire le film, devant nous, avec nous, retrouvons le premier ravissement qu’on croyait perdu : celui des chemins de traverse et des flâneries buissonnières qu’on appelle la vie. » (Alain Guyard)
Commentaires récents