“Moi, j’ai la trouille, confie Léa Salamé dans Le Parisien. Il y a une attente démocratique monumentale, dans une campagne étrange, sans débat notable.” Gilles Bouleau, présentateur du JT de 20h sur TF1, estime, quant à lui, qu’ils sortent tous les deux “de quinze jours d’interviews politiques compliquées” et qu’ils connaissent “les programmes par cœur”. “Donc je me dis que ça va aller”, assure-t-il. “Peut-être que si vous me reposez la question deux heures avant l’antenne, j’aurais une saine tension”, admet-il toutefois.
L’enjeu pour les animateurs est de “respecter l’absolue égalité du temps de parole et l’absolue impartialité”. “Nous sommes les garants de la tenue [du débat]. Un débat, ce n’est pas une foire d’empoigne”, résume Gilles Bouleau.
“Chaque microdétail est discuté”
Pour être prêt le jour J, le journaliste de TF1 s’est tourné vers un ex-candidat à la présidentielle, qui avait été déclaré comme vainqueur du débat. Il a en effet “discuté avec François Hollande pour savoir comment lui s’était préparé”. L’ancien président de la République lui a “répondu que le plus important, c’était d’entrer dans le cerveau de l’autre, d’anticiper”, comme il avait pu le faire en 2012 avec son “Moi, président” face à Nicolas Sarkozy.
Les deux journalistes espèrent interroger les deux candidats sur le pouvoir d’achat, la question des retraites, la place de la France dans le monde, l’écologie la jeunesse, la sécurité ou encore l’immigration. “Le choix du premier thème changera la dramaturgie”, avance Léa Salamé.
Interrogés sur les exigences des candidats sur les conditions du débat, Léa Salamé révèle qu’“il y a des questionnements sur la température, la forme des bureaux […], s’ils seront debout ou assis, sur les plans de coupe, la distance entre eux – qui devrait être réduite – et celle avec nous”. “Chaque microdétail est discuté, explique la journalise. Et ça ne me choque pas parce qu’ils jouent leur vie et l’avenir d’un pays. Ils ne peuvent rien laisser au hasard.”
“Les vêtements, la posture, le langage gestuel, les notes que l’on a ou pas, le stylo que l’on tient ou pas, la couleur de la montre, de la cravate”, abonde Gilles Bouleau. En effet en 2017, la candidate d’extrême droite avait déçu ses sympathisants, qui l’avaient jugée trop “dans l’invective, l’attaque”. Selon RTL, Marine Le Pen va consacrer deux jours à la préparation du débat de mercredi, tandis que l’entourage d’Emmanuel Macron a notamment étudié le programme de la candidate RN pour en repérer les failles, relève Franceinfo.
Évoquant son tempérament de “méditerranéenne” et sa spontanéité, le défi pour Léa Salamé sera de se “contraindre au maximum” pour réussir l’“exercice de sobriété et d’humilité”. Une chose est sûre pour la présentatrice du Sept neuf sur France Inter, elle fera attention à sa garde-robe. “Comment tu vas t’habiller, Gilles? Moi, je vais demander la couleur de la veste de Marine Le Pen pour ne pas porter la même”, indique-t-elle.
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