Chaque semaine, Alternatives Économiques vous propose une sélection de quatre graphiques qui éclairent l’actualité sous un nouvel angle. Dans ce graphorama, nous examinerons la situation à Mayotte avant le passage du cyclone, l’impact de la dette sur cinq pays pauvres, l’expansion des zones désertiques, ainsi que les émissions de CO2 de l’industrie allemande comparativement à celle de la France.
1/ Mayotte : un progrès malgré la tempête
Les termes tels que « drame », « horreur », et « dévastation » décrivent souvent la situation à Mayotte, particulièrement après le cyclone Chido. En temps normal, les réalités de l’île sont marquées par la pauvreté, l’insalubrité et le dénuement. Cependant, il est essentiel de noter qu’au cours des deux dernières décennies, la situation des Mahorais s’est améliorée, bien que lentement.
En 2000, le revenu disponible brut moyen (RDBH) d’un habitant de Mayotte ne représentait que 19,6 % de la moyenne nationale (DOM compris). Vingt ans plus tard, ce chiffre a atteint 35,4 %. Entre 2007 et 2017, le RDBH à Mayotte a augmenté de 54,8 %, tandis qu’il n’a progressé que de 11,3 % en France métropolitaine. L’Insee souligne que Mayotte a « rattrapé une partie de son retard depuis l’acquisition du statut de DOM en 2011 ».
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle ce rattrapage ne serait dû qu’aux aides de l’État, les revenus des Mahorais proviennent principalement de leur travail. En 2020, les revenus d’activité représentaient 94 % de leur RDBH, contre 89,7 % pour le reste du pays. Les dépenses de protection sociale à Mayotte sont faibles, car « les seniors sont peu nombreux et beaucoup d’entre eux ont peu ou pas cotisé », et une partie significative de la population n’est pas éligible aux prestations sociales.
Il faudra encore plusieurs années avant d’obtenir des données fiables sur les conséquences du cyclone Chido. Cependant, il est indéniable que cette catastrophe risque de freiner le rattrapage économique en cours à Mayotte.
Vincent Grimault
2/ La lourde charge de la dette dans les pays pauvres
La question de la dette suscite des débats enflammés dans les pays développés, mais pour les nations les plus pauvres, la situation est encore plus alarmante. Certains pays allouent plus de 40 % de leur budget au remboursement des intérêts de leur dette publique, souvent détenue par des créanciers étrangers.
Selon une note récente du Laboratoire sur les inégalités mondiales, cinq pays consacrent ainsi une part disproportionnée de leurs ressources à ce poste, bien loin des dépenses allouées à l’éducation ou à la santé. Au total, 15 pays dépensent plus de 20 % de leur budget pour le service de leur dette, tandis que 52 pays (représentant 44 % de la population mondiale) consacrent davantage à ce poste qu’à leurs budgets de santé ou d’éducation.
« De telles dynamiques élargissent non seulement le fossé entre les pays riches et pauvres, mais limitent également le potentiel de croissance et de développement des pays qui en ont le plus besoin », concluent les auteurs.
Aude Martin
3/ L’expansion des zones arides
À la suite de la 16e COP sur la désertification qui s’est tenue à Riyad, il est devenu évident que l’aridification des terres est un phénomène mondial en pleine expansion. Le secrétariat de la Convention sur la désertification a révélé que les zones sèches, qui englobent des terres allant de sub-humides à secs.
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